Tout en restant fidèle à la dramaturgie de Cendrillon et à la partition de Prokofiev, le chorégraphe Thierry Malandain, directeur du Ballet Biarritz, propose une approche toute personnelle du conte de Perrault oscillant entre tragique et humour. Le ballet est ainsi truffé d'idées toutes plus originales les unes que les autres, notamment celle de transformer la marâtre et ses deux filles en personnages masculins vêtus de noir, ou encore, ces mannequins sans tête qui servent de cavalières aux hommes pour le bal...

Plus de citrouille ni de rats transformés en laquais mais une scénographie aussi suggestive qu'épurée, un décor géométrique d'une grande originalité, composé de centaines d'escarpins suspendus dans une lumière de lune, comme de grands oiseaux noirs : une oeuvre née de l'imagination débridée de l'architecte chilien Jorge Gallardo.

L'écriture néoclassique de Thierry Malandain, dessinée, fluide et inventive, sert à merveille le propos féérique. Ce ballet sur demi-pointe pour vingt danseurs enchante grâce aussi à l'immense qualité technique des artistes et à leur interprétation remarquable, à commencer par Cendrillon elle-même, la jeune Miyuki Kanei. Du beau, du grand, du vrai ballet !