Après avoir été joué une première fois à Rome en 1700, l’oratorio La Santissima Annunziata d’Alessandro Scarlatti fut repris le 25 mars 1708 au palais de Francesco Maria Ruspoli, un grand mécène romain. Comparée à la Résurrection de Haendel, également écrite pour Ruspoli et donnée peu de temps après, la partition de Scarlatti est plus sobre dans ses couleurs, limitées aux seules cordes. Mais de beaux passages en solo se détachent, dont on peut supposer qu’ils étaient destinés à Arcangelo Corelli, qui en dirigeait probablement l’exécution.

Le livret, dû au cardinal Ottoboni, met en scène Marie et l’Ange, ainsi que des allégories comme la Virginité, l’Humilité ou le Soupçon. "On est frappé – explique Fabio Biondi – par la volonté tout à fait théâtrale de composer une véritable musique pour chaque personnage… L’oratorio se conclut par l’un de ces finales auxquels seul Scarlatti nous a habitués : sans choeur, sans opulence, une manière de disparaître sans faire de bruit…".