Les défis scéniques galvanisent Sylvain Creuzevault. Dans " Notre terreur ", accueilli en 2010 à La Scène Watteau, il avait marqué les esprits avec cette grande fresque sur la Révolution française qui convoquait autour de la table Saint-Just, Robespierre, Carnot et consorts. Avec " Le Capital et son singe ", présenté en 2014 à La Scène Watteau, nous revivions d'autres épisodes révolutionnaires, dont ceux de Paris en mai 1848. Dans ces deux spectacles, sa manière d'aborder l'histoire et la politique s'avérait toujours décapante, jubilatoire !

Avec sa nouvelle création très attendue, " Angelus Novus AntiFaust ", le metteur en scène choisit de s'attaquer à la figure du mythe du savoir universel : Faust. Dans nos sociétés contemporaines productrices de marchandises et à la division sociale du travail si raffinée, que devient ce mythe ? La valeur marchande indexée au savoir et à son usage lui confère aujourd'hui un pouvoir et donc une solitude.
Peut-on dès lors encore découvrir un territoire, construire un lieu, un espace commun, où l'usage d'un savoir ne s'achève ni en amertume, ni en corruption ? Sylvain Creuzevault et ses comédiens souhaitent écrire une pièce qui veut répondre " oui " quand tout semble démontrer que " non ".