Une nuit à l'Opéra, ça ne se refuse pas ! Surtout s'il s'agit d'assister à une résurrection, celle d'un ovni, dû à un duo franco-belge détonnant, fait de l'ogre Michel Butor au livret, et du subtil Henri Pousseur à la musique.

La carrière de cette oeuvre expérimentale s'est arrêtée à sa " première-naufrage ", en 1969, à la petite Scala. Huées pour une révolution qui voulait, comme Calder la sculpture, rendre le théâtre musical à la mobilité du vivant.
Il a fallu 45 ans pour que l'oeuvre, re-créée à Berlin, impose son épatante inventivité, inséparable de l'esprit de 68. A quoi bon répéter un Art momifié dans ses postures, où le plaisir n'a plus sa chance ? Changeons les règles du jeu.

Une histoire mais qui sera juste proposition, comme une musique bricolage. A vous de choisir vos péripéties, vos mélodies! Un opéra à la carte ! Ses auteurs ? De simples glaneurs dans l'infini des citations, des allumeurs allumés d'hybridations.

Brillamment mise en scène, la version berlinoise magnifie l'anarchie d'un Faust qui devient vraiment le vôtre !