La richesse artistique et la complexité multiculturelle du chant de Nathalie Soles impressionnent autant que son registre naturel (quatre octaves et demi) et son aisance vocale (chante en cinq langues).

Née en France d'une mère italienne et d'un père togolais, elle passe la majeure partie de son enfance au Maroc. C'est dans ce pays coloré, dépositaire d'un raffinement oriental subtil, baigné de senteurs exaltantes, qu'elle fourbit ses premières armes musicales. Le jazz aura rapidement sa préférence, offrant à sa palette vocale un champ d'exploration suffisamment vaste. Son beau-père, guitariste, amateur de bossa-nova et de musiques improvisées l'accompagnera lors de la découverte de ce merveilleux genre musical.

Sa mère, artiste peintre, lui apportera le goût des nuances et de la libre expression créative. Dans cet environnement propice, elle laisse mûrir son talent en se produisant dans diverses formations, allant du duo piano-voix, aux big bands et autres orchestres. Elle brille rapidement, remportant divers concours nationaux, récoltant ses premiers articles de presse dithyrambiques, et devenant naturellement une des artistes les plus demandées au palais royal. Le Maroc est alors une des terres recherchées par les musiciens de tous bords, et notamment des " jazzeux ".

C'est une de ses idoles qu'elle va applaudir humblement. Ayant eu vent de son talent, le maître l'invite sur scène, et partage quelques thèmes. Au terme de cette jam-cession, qui restera un des faits marquants de la jeune carrière de Nathalie, John Birks Gillespie, puisque c'est de lui qu'il s'agit, lui adresse des compliments ne lui laissant pas le choix sur la suite à donner à son art : " Girl, you have to keep singing ! "