Une école de filles dans le 11ème arrondissement de Paris, le 1er octobre 1942. Nous sommes le jour de la rentrée des classes. Seuls 14 enfants se présentent à la grille de l'école, il manque 109 élèves à l'appel. Cette pièce vous parle du silence assourdissant d'une absence, d'un vide, d'une tâche, non pas d'encre sur un cahier, mais sur nos consciences, celle de la rafle du Vel D'Hiv et de ses conséquences concrètes deux mois et demi plus tard.

Une très belle écriture, sensible, drôle et juste à la fois sur une France perdue entre collaboration, résistance, communisme, gaullisme et pétainisme. Des portraits de quatre femmes, d'enseignantes et d'un gardien, un poilu mutilé de guerre, bourru mais profondément humain. Bien qu'elles soient d'obédiences politiques différentes elles décident de s'unir pour défendre leur école et d'entrer en résistance vis-à-vis d'un système éducatif défaillant.

Un très beau moment d'unité, de partage et de résilience en plein coeur du chaos. Du théâtre qui agit comme un devoir de mémoire.