Chaque pièce de Liz Santoro et Pierre Godard part des questions laissées en suspens par la précédente. Au moment d'aborder " Maps ", évoquons le souvenir de leur précédente création " For Claude Shannon ": soit l'expérience grisante d'un trouble perceptif, par quoi la danse paraît d'autant plus libre que l'oeil y soupçonne une acuité extrême de ses supports d'écriture.
Cette fois avec six interprètes, " Maps " poursuit l'exploration des liens intimes entre les modes de développement du langage, et le déploiement d'une forme chorégraphique au plateau. Les neurosciences amènent à concevoir comme des cartographies à même le cortex, la façon dont s'inscrit le système sémantique.
C'est bien en termes de déploiements qu'on peut aborder l'agencement physique du langage dans l'espace biologique du cerveau; et s'en souvenir au moment de faire forme spectaculaire. Ces principes captivants assument, haut et fort, que la complexité permet l'ouverture des choix, défiant le morne paysage des habitudes établies. Par là le corps s'émancipe, source de toutes les questions. Gerard Mayen

Liz Santoro est chorégraphe, héritière des recherches new-yorkaises les plus pointues et a également étudié les neurosciences à Harvard University.
Praticien du plateau, Pierre Godard est aussi chercheur dans le domaine des algorithmes traitant du langage. Au croisement de ces apports, tous deux ont crée trois pièces depuis 2011, et sont artistes associés à l'Atelier de Paris depuis 2016.