-Sex and the Cité
C'est installé sur des chaises de jardin (du côté du même nom) que j'ai pu suivre la Naissance des Bacchantes, nécessaires prolégomènes à Orphée et les Bacchantes. Dans cette ode à ciel ouvert, le terrible fatum déploie ses ailes sombres sur Penthée. Galvanisé, ou plutôt guignolisé par une habile mise en scène qui casse le quatrième mur, le fils d'Echion n'a d'autre choix que de s'arrimer à son destin. Porté par une mise en scène post-féministe, le morceau de bravoure se trouve confronté à quelques écueils matériels. Mais si l'on considère que les quatre poutres qui obstruent la vue figurent en creux les quatre piliers du mariage (tournés en dérision), l'on comprend alors la portée de cette pièce ambitieuse. Bakkhos, dieux soûlard reconverti en opportuniste féministe, n'est-il pas le point de jonction entre une Antiquité à jamais moderne et une contemporanéité passéiste ? Lorsque Bakkhos (Jean-Baptiste Sieuw) pourfend l'espace scénique d'un roulé-boulé vivace, il dézingue l'anémie de Thèbes et fait sienne la lutte des classes intersectionnelle. Car qui de Penthée ou de Bakkhos est le vrai 'guignol' ? Ne sont-ils pas tous deux les marionnettes d'une société et de ses codes ? Toutes ces questions, laissées en suspens, s'échappent dans les vapeurs d'érotisme glabre dégagées par les bacchantes Ino (Stella Pueyo) et Urcydie (Flore Lussato). Il faut parfois se laisser porter.
# écrit le 24/06/18

-Beaucoup de talents !
Les comédiens, notamment Flore Lussato (dans le rôle d'Urcydie) interprètent tellement bien leur rôle, que je suis retourné voir les 2 épisodes de cette trilogie. Je recommande chaudement ! Stéphane
# écrit le 10/06/18 , a vu La naissance des bacchantes,Théâtre de L'Orme Paris avec BilletReduc.com

-Entre le tragique et le grotesque
Un contre-point intéressant aux bacchantes d'Euripide et un texte plutôt bien écrit, malheureusement desservi par une interprétation très inégale. Les filles s'en sortent assez bien et les différentes scènes entre-elles sont celles qui fonctionnent le mieux. Par contre, les interprétations masculines oscillent entre le tragique et le grotesque. Pour Bacchos, le doute est permis, un clin d'oeil, peu convaincant, à la comédie grecque... Mais pour le comédien qui joue Penthée, je ne suis pas sûr que cela soit voulu... Ajoutez à ça des déclamations de vers empesées à souhait et une sono pompière... Oups.
# écrit le 05/05/18 , a vu La naissance des bacchantes,Théâtre de L'Orme Paris avec BilletReduc.com