C'est un spectacle vu du plongeoir plus chanté que parlé, où il suffit de piocher le fond pour retrouver les formes. Celles par exemple, d'une kabyle moulée comme un piaf tout droit sortie d'une eau de scène pas très claire.

Delagare, lui, c'est un drôle d'oiseau sans maillot, une tête d'oeuf sans jaune et sans ligne. Il serinait autrefois sans musiciens et sans but lorsque, par là, se présenta le grand Charles qui traînait de-ci, delà et là, là tout a glissé.

Depuis il ne vit plus en France mais autour, sur les bords. De là, parfois sans plonger il enjambe un plongeoir. Il avance ainsi sur la margelle de toi vers moi et c'est comme ça. Combien de tours déjà? Toujours et plus encore il chante et c'est son toit. Toujours deçi, delà, un jour d'une gare, il a fait son moi.

Des cheminots musiciens maintenant l'accompagnent fils de Damia et de Piaf, de Trenet et La Callas. Le but? Détouré des chansons pour en extraire la poésie. Pourquoi? pour la rechanter...la poésie. Travail inutile à ces plaisants forçats de la croûte puisqu'ils courent sans victoire; mais pas sans espoirs. On appelle ça, des copains. Allez, courage, la victoire est dans la course et le partage est dans le pain.