À l'instar de Kipling avec ses "histoires comme ça", Joël Grare laisse "conter" ses percussions, glanées au fil des voyages et des rencontres, comme autant de miniatures qui s'offrent au regard et à l'ouïe.

Ayant folâtré de par les prés tout au long de la mâtinée, un papillon tout frais sorti de son cocon par le chant d'une cloche au lointain fut charmé. En quête de cette voix céleste, il traversa un champ de bataille où la guerre des hommes faisait rage, y apprit à son insu le courage. Parvenu sain et sauf à la porte du temple, il fut ébloui par la longue robe de bronze, baignée des dernières lueurs vespérales, de la plus belle et plus grosse cloche que le monde ait jamais portée. Il se posa sur son flanc avec la douceur d'une caresse, apaisé s'endormit, fit ce rêve étrange où une nuée de papillons venait lui prêter main-forte pour convoyer l'astre sonore aux confins des cieux.

Par une nuit d'été étoilée une cloche rêvait qu'un papillon aussi léger qu'un songe lui avait ravi sa gravité.

Joël Grare
Batteur percussionniste passionné par toutes les cultures de la route de la soie, Joël Grare se constitue un instrumentarium allant des tambours japonais, gongs, cymbales chinoises aux cloches de vaches de Chamonix.

Pour ces cloches il compose Follow sur une chorégraphie de Zheng WU à la biennale de Venise en 2002, objet d'un premier cd chez Alpha. Curieux, il aime multiplier les aventures musicales, Flamenco avec Daniel Manzanas, Oriental jazz avec Issa, World avec Didier Malherbe, baroque avec le Poème Harmonique, improvisation avec Jean-François Zygel lyrique avec Patricia Petibon, Symphonique avec Yvan Cassar. Sortie au printemps 2008 du " Paris-Istanbul-Shangaï " chez Alpha, fruit de la rencontre tout sauf fortuite d'un violon chinois, d'une contrebasse, d'un théorbe, d'une danseuse flamenca et d'un jeu de cloches.

Discographie : " Follow " et " Paris-Istanbul-Shangaî " chez Alpha