C'est une expérience aussi radicale que joyeuse que nous propose Philippe Mangenot. Après avoir brillamment relevé le défi de nous raconter " Hamlet " en 60 minutes chrono, le voici qui s'empare du Dom Juan, l'arme avec laquelle Molière tire à bout portant sur ses détracteurs et règle ses comptes avec les imposteurs de son temps, en tournant autour du nombre deux, du double, de la symétrie, du face à face, pour mieux opposer Dom Juan à tous les archétypes de son époque. Philippe Mangenot a concocté là une " pièce machine "... à jouer côté scène et côté salle, faisant du spectateur non pas un voyeur mais un complice, et du road movie joyeusement désespéré de Dom Juan une danse endiablée où sur un plateau nu tout repose sur le jeu des acteurs.