Roméo hait Juliette c'est l'histoire de trois comédiens en prise avec un mythe et un metteur en scène éternellement insatisfait, repoussant en permanence les limites de l'acceptable. Il utilise Shakespeare et exploite ses pauvres comédiens, comble sa pauvreté d'imagination par une mauvaise foi sans nom.
Alors qu'on s'attend à vivre la tragédie des héros de Shakespeare c'est la tragédie de ses trois personnages en quête de metteur en scène à laquelle on assiste. Balloté entre des choix artistiques vaseux, des exigences de mode surprenantes, des essais d'intellectualisation affligeants nos trois artistes explorent les méandres de la création théâtrale.

À l'instar des grands burlesques le rire vient coiffer ces tentatives parfois désespérées, ces attentes de reconnaissance et de succès, et donne à cette pièce une direction comique hors des sentiers battus.
C'est un rire d'autodérision, un rire qui écorche au passage les excès de ce métier mais c'est un rire qui crie haut et fort la passion pour la scène, pour toutes les scènes. Un rire qui désacralise, démythifie tout en rendant hommage à Shakespeare, Rostand, Chaplin, Garcia Lorca, Almodovar, Tchekhov, Eisenstein, Pina Bausch, Bob Wilson et... Kamel Wally.