Pourquoi, me direz-vous, avoir choisi ce thème. Je dirai qu'avec les années, je me suis un peu laissé enfermer dans la cage des artistes militants. Je ne renie rien de mon engagement mais je voulais qu'il s'exprime cette fois-ci sur un thème qui dépasse les cadres politique, religieux et social. Les nombreux divorces qui ont secoué, ces derniers temps mon entourage, m'ont entraîné dans moult discussions sur la dualité qui pouvait exister entre l'homme et la femme. C'est donc à travers le divorce d'un ami, Patrick (ce n'est pas son vrai prénom), que j'ai structuré ce nouveau spectacle. Je raconte comment j'ai vu, avec mes yeux de confident, évoluer la situation de crise dans laquelle il se trouvait. Dans ce nouveau spectacle, j'interprète une galerie de personnages qui commentent à leur façon les évènements. C'est parce que le sujet a débarqué dans mon existence avec les larmes d'un ami que j'ai décidé d'en faire le trampoline pour le rire. Ceci étant expliqué, si vous me demandez de vous donner mon sentiment profond sur les relations entre les hommes et les femmes, je serai bien emmerdé. Je vous répondrai peut-être que je suis un utopiste un peu dogmatique qui s'est engagé en toute conscience à ne jamais reconnaître de frontière à l'intérieur de l'espèce humaine. J'ai sincèrement du mal à croire qu'il existe une différence fondamentale entre l'homme et la femme. J'ai peut-être une mauvaise vue, mais je ne vois, moi, que des humains avec, il est vrai, plus ou moins de bonne volonté. Pour moi, la qualité d'homme ou de femme est un détail. Mais je ne voudrais pas, par ces propos, discréditer le combat des femmes. Au contraire, j'apprécie les gesticulations inspirées des " Chiennes de Garde ". Je serais bien mal placé pour les critiquer, car je continue personnellement à gesticuler pour le respect des minorités originaires d'Afrique et d'Outremer. Mais plus je vieillis et plus mon combat s'éclaircit. Je sais que je me bats aujourd'hui, plus qu'hier et moins que demain, pour une humanité sans frontières.