"Qu'est-ce que le métissage ? le dialogue. Un pont d'une rive à l'autre. Un Fil Rouge tendu entre deux continents.
Ce Fil Rouge, c'est l'être humain métisse. Ce Fil Rouge, c'est moi. C'est le musicien qui m'accompagne sur scène. Le Fil Rouge, c'est, via un coup de fil répétitif, la voix de Mwemty. Un fantôme d'amour, gardienne du Temple des souvenirs. Comédienne et réalisatrice française, je puise mes origines dans des mondes opposés (Occident et Orient) pourtant culturellement proches (Corse, Maroc, Paris, Rabat, le 14ème Arrondissement et la Médina). Ma passion pour l'Histoire et les destins de femmes m'a poussée à écrire. Mon amour de l'Art Dramatique m'a poussée vers une écriture théâtrale puis vers la scène.
La maturité, c'est embêtant pour une actrice, certes, car les rôles au cinéma se font de plus en plus rares, mais c'est aussi une seconde vie. J'oserais même parler d'adolescence retrouvée. Victor Hugo a dit : 40 ans, c'est la vieillesse de la jeunesse, mais 50 ans c'est la jeunesse de la vieillesse. Me voici donc en pleine jeunesse de ma deuxième vie. C'est pourquoi je concrétise enfin ce rêve de toujours.

Avec Le Fil Rouge, je réalise sur scène un récit mêlant mon histoire personnelle à la grande Histoire des femmes d'hier et d'aujourd'hui. La fiction se frotte à la réalité, le passé au présent, le rêve de vies accomplies, celles d'Olympe de Gouges, de Eve, de Mata Hari, aux souvenirs personnels d'antan, les années 68 à Paris et au Maroc. Car je n'oublie pas mes origines. Que serais-je sans cette mémoire nord-africaine, que je m'amuse à faire monter en moi comme un jaillissement incontrôlable ?
Une voix familière, effrayante et adorée, vient me rappeler que je suis, certes, une actrice bien française mais aussi une femme d'origine marocaine."