L'ambitieux projet est porté par un metteur en scène français aux moyens modestes. Et il se débat le bougre pour le concrétiser ! Entouré de comédiens loufoques, plus ou moins expérimentés, il tente de leur apprendre à chanter avec une cantatrice exigeante et de leur transmettre les rudiments de la danse avec un acteur improvisé chorégraphe... Sans compter les absences répétées de Nina, rôle-titre, qu'il faut sans cesse remplacer !

Nous sommes à quelques heures de la première. Grégory Faive nous invite à passer de l'autre côté du miroir pour devenir son complice en espérant, comme toute l'équipe, que tout va rouler... Mais rien de moins sûr. Car imposer les codes de la comédie musicale au chef d'oeuvre de Tchekhov tient de l'absurde.

De mises en abyme en résonances tchékhoviennes, les artistes entraînent le public dans un tourbillon d'empêchements, de déboires, de joies, de peurs, de rivalités et de renoncements. Les péripéties sont nombreuses et supposent beaucoup d'ingéniosité. Un hommage aux artisans du théâtre qui prennent pour emblème cette phrase d'Arkadina dans La Mouette : " Ne désespère pas... tout va s'arranger ! "
Enfin, presque.