Le Stabat Mater d'Antonio Maria Bononcini et celui d'Antonio Caldara sont deux oeuvres majeures du vaste répertoire de textes liturgiques dédiés à la Vierge qui ont inspiré plusieurs générations de musiciens.

Antonio Maria Bononcini (1670-1736)

C'est probablement autour de 1710 qu'il écrivit son Stabat Mater pour soli, choeur, quatuor de cordes et continuo. Le traitement du texte brille par la variété des solutions proposées. Airs, duos, choeurs (toujours accompagnés par l'orchestre) révèlent une savante utilisation du contrepoint. Le chromatisme, sous la forme du retard ou de ligne mélodique, est utilisé avec une fonction dramatique : l'harmonie en ressort changeante, avec une constante hésitation entre la tonalité mineure et majeure. Ce traitement se révèle particulièrement efficace dans la recherche d'un effet pathétique et dans l'évocation de la douleur.

Antonio Caldara (1670-1736)

Auteur d'une importante production dramatique, il se consacre aussi pendant sa période viennoise au répertoire sacré, parmi lequel émerge son Stabat Mater. L'effectif comprend quatre voix, un choeur et un orchestre à cinq parties. La recherche des effets dramatiques est au coeur du traitement musical du texte.

Francesco Durante (1684-1755)

Le Vespro Breve de Francesco Durante nous transporte des salons de la cour de Vienne aux voûtes des églises de Naples. Cet auteur, dont la musique fait aujourd'hui l'objet d'une véritable redécouverte, était de son vivant reconnu comme l'un des principaux compositeurs du milieu napolitain. Durante doit en effet sa renommée à ses nombreuses compositions de musique sacrée ainsi qu'à la réputation d'excellent pédagogue. Son Vespro Breve pour soli, deux violons et basse se caractérise principalement par une écriture syllabique qui aide la déclamation du texte.