" La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits " : l'article premier de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne qu'Olympe de Gouges écrit en 1791, deux ans après celle des Droits de l'Homme, illustre son audace.
Sur scène, une femme entre dans une cellule poussée par un jeune soldat. L'époque est trouble. La prisonnière veut garder avec elle de l'encre et du papier. Enfermée, surveillée, elle veut écrire ; car l'écriture ouvre le champ de la liberté.
Trois personnages dialoguent avec la prisonnière. Un jeune soldat campé dans ses certitudes ; il voudrait ne pas être entamé par les raisonnements des femmes et a l'intransigeance de la jeunesse. La mère du jeune soldat, illettrée, intelligente et sensible, émue par cette prisonnière fougueuse ; elle redoute les effusions de sang. Une jeune femme, compagne du fils de la prisonnière qui veut préserver sa famille ; elle lui propose une ruse pour s'évader...
Dans son récit, Catherine Anne renonce à toute référence historique pour laisser place à l'intemporalité. Elle offre une vision métaphorique de l'enfermement. Dans un décor simple et élégant, elle construit une fiction et tisse des liens sensibles entre une histoire que nous croyons passée et le présent d'autres révolutions.