deux voies, vers deux femmes aussi opposées que les deux côtés du plateau de scène, une à Jardin, l'autre à Cour, Marina Tsvetaeva et Virginia Woolf.

Chacune en est à un point précis de sa vie, pour chacune, nous pénétrons dans une sphère, sensorielle, organique, quasi olfactive, leur cadre, le froid à l'extérieur, le froid de la Russie d'hiver, un hiver juste après la Révolution, pendant la guerre, ou le froid d'une Angleterre qui pleure, qui ruisselle de pluie, dans une campagne qui voit l'industrie lui dévorer sa place, progressivement.

Chacune se souvient, de sa vie, des mouvements qui l'ont menée à cette année, en 1941, qu'on ne sait pas encore fatidique.

Tout autour d'elles, c'est le froid et l'humidité, les ténèbres éveillées, en plein jour, un jour blanc. En elles, c'est la dernière chaleur humaine, les quelques flammes d'un âtre, les tapis diaprés et les étoffes emmitouflées, et les souvenirs qui embrasent, réchauffent, ou brûlent de regrets, de révolte ou de douleur. Ces deux poétesses vont dire leur plume, vont dire leur amour, vont dire leurs regrets, vont dire leur féminité.