-Courrez-y !
J'y étais hier soir, comblé d'avoir traversé Paris pour aller au Dunois, transformé en studio d'enregistrement. ELLE et LUI arrivent, les acteurs. ELLE longiligne dans sa robe à fleurs, le tatouage élégamment dessiné dans l'échancrure de son dos dénudé, et LUI , à l'allure décontractée, entre titi parisien et boxeur qui entre dans sa salle d'entrainement. La première note donnée, le premier son projeté, le premier mot prononcé, ils ne vont pas nous lâcher une heure durant. Nous entrainant avec une énergie de sportifs de la scène, dans un déluge de mots, qui s'entrecroisent, se chevauchent, se répètent, se cherchent, se scandent, s'articulent, se projettent, s'adoucissent, se parlent bas, se répondent, s'harmonisent et se confrontent, tels des balles de toutes les couleurs jonglées dans l'espace. S'animent et finissent par s'aimer. A UN RYTHME FOU. Parfois, dans la jungle avec les bonobos, accompagnés par la voix agréable d'une commentatrice, dans un bel éclairage "nature", ou dans un cinoche de quartier avec des extraits de films où l'on entend des voix célèbres rajeunirent notre mémoire de cinéphile. Un pur bonheur de concert multiforme, une folie poétique qui me touche en plein coeur. C'est le but du jeu, de ce théâtre-là, qui ne ment pas. Vous en aurez plein les yeux et les oreilles, vous pourrez respirer avec eux, c'est physique ! Et on aurait envie de faire partie de cette étonnante ménagerie du "désordre amoureux". D'y être, nous aussi, sur le plateau et de bouger les mots et les lignes, nous spectateurs devenus acteurs d'un soir. Un grand Merci à François Chaffin et Céline Liger, pour votre performance sonore et visuelle ! Quelle générosité! Vous pouvez encore rejoindre ces deux animaux-là, pour partager cette heure hautement poétique et laisser vibrer votre coeur plutôt que votre portable (éteint) et votre chapelet de textos. Jean-Paul Dubois.
# écrit le 12/12/21