-Requiem d'une folle pour quintessence du vide.
Il paraît que le hasard fait bien les choses. Un constat : le hasard n'a rien à voir avec la curiosité, qui manifestement fait mal les choses, comme celui d'aller voir ce spectacle qui oscille entre le burlesque potache, le vulgaire flagrant et la misère artistique. Je ne sais pas ce qui est le plus petit dans cette pièce : la taille des vêtements (à l'auteur-comédien : mon chou, tu es canon mais pas en XXS), le niveau des répliques ou l'estime que j'ai pour tout ça. 'Requiem pour une conne' porte cependant très bien son nom, étant donné le développement du champ lexical autour de la connerie. Ensuite, il y a clairement un défi de sens et de la gravité. De sens car mixer le sida, le saphisme et la toxicomanie dans une ambiance pseudo-détendue est hyper malaisant. De la gravité car les corsets d'Afida sont clairement un gros doigt d'honneur aux lois de l'univers pour tout maintenir en place. Ce n'est donc pas un mythe. Bravo. Le pitch : Elle hurle. Elle hurle. Elle remet ses cheveux en place. Elle hurle. Elle hurle. Même Mariah Carey a dû l'entendre depuis la lune crier son "connaaaaasse". Enfin, ce spectacle reste une bonne surprise. Si vous pensiez voir un navet, c'est bien pire encore que ce à quoi on peut s'attendre. J'ai ri, j'ai ri. Parfois pour de bonnes raisons (quand Afida interpelle "son" public ou mime ses maux de ventre dignes d'une mort de Marios Bros dans Nintendo 90), souvent pour de mauvaises raisons (le jeu des comédiens est pitoyable, sauf quand ils se taisent). Mention très émue et empathique pour la jeune fille en bas de scène qui fait office de soliste, façon théâtre grec antique, qui intercale des pseudo-vers parlés d'une dissertation niveau 3ème : stoïque, aux battements de cils quasi-inexistants pendant plus d'une heure... êtes-vous un robot ou votre cachet est un bon levier de motivation pour supporter tout ça ? Chapeau jeune fille. La curiosité remplit les salles... mais pour combien de temps encore ? Nota bene : 2 verres de Martini en début de soirée + 3 cocktails en attendant l'ouverture de la salle ne m'ont pas suffit pour supporter ce carnage. Prévoyez le cathéter de rhum.
# écrit le 27/01/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

-Expérimentation
Nous n'avons pas reconnu l'essence de "Requiem pour une Conne", pièce que nous avions déjà vu à deux reprises. Dans cette version, c'est plus un show, un spectacle d'impro. Un succès certain auprès du public venu massivement pour Afida Turner. Cette pièce, initialement, est un drame puissant au dénouement surprenant avec des personnages fascinants. Baptiste Souriau a écrit cette pièce il y a quelques années, elle est à la fois drôle, triste, dramatique dans son dénouement. Cette version s'est plus attachée à l'aspect drôle, très provocateur, et on aimerait une plus grande place pour les personnages secondaires. C'est très différent de la pièce que nous avions vu il y a deux ans. Le public d'Afida Turner semblait conquis.
# écrit le 19/01/22

-Mauvais est un euphémisme
S'il y a des choses mauvaises qu'il convient d'aller voir pour se rappeler des bonnes ou pour simplement débrancher son cerveau, Requiem Pour Une Conne n'en est pas une. Pour essayer de combler un texte inexistant et/ou non appris, Afida Turner se vautre dans des propos racistes, misogynes, homophobes et parfaitement représentatifs de la culture du viol. J'aurais aimé que ce soit risible mais c'était juste navrant. Les autres comédiens ne sont pas en reste et contribuent à plonger cette "pièce de théâtre" dans les tréfonds de la nullité. L'intrigue n'est pas en reste et à côté, celles de Petits Secrets entre Voisins mériteraient l'oscar du meilleur scénario. Dans Requiem Pour Une Conne c'est au final moi la conne d'avoir pris une place.
# écrit le 18/01/22