La mère a économisé et travaillé durant 15 ans pour se voir attribuer une concession, qui s'est révélée incultivable, inondée chaque année par les grandes marées. La mère commence à sombrer dans la folie.

Aujourd'hui alors que la condition féminine est arrivée au premier plan des préoccupations de notre société, donner à entendre le destin de " la mère " dans "Un barrage contre le Pacifique" de Marguerite Duras me semble essentiel.

Jamais ni nommée ni prénommée, elle porte en elle de manière universelle et intemporelle une forme de la condition féminine. Comment faire pour que ces femmes-là existent, qu'elles soient entendues, qu'elles soient écoutées, qu'elles soient vues, qu'elles soient reconnues qu'elles soient respectées, qu'elles ne soient ni violées, ni battues, ni vendues et qu'elles ne meurent pas... Elles sont les trésors cachés de notre humanité.