Avec son goût prononcé du récitatif, le premier baroque du Seicento offre un univers sensiblement différent du XVIIIe siècle, où la mélodie prend peu à peu une place plus importante et la virtuosité se fait toujours plus extravertie.
Ce qui ne change pas, c'est l'art de mettre en exergue le texte qui conserve toujours une importance primordiale. Les grandes pages de Barbara Strozzi ou Benedetto Ferrari constituent des miracles d'équilibre, récitatifs et mélodies s'enchaînant avec une sophistication suprême se dissimulant derrière un naturel confondant. Händel, une génération plus tard, déploie pour sa part des phrases mélodiques plus amples, mais son instinct dans l'illustration des mots est en tous points dignes de ses devanciers.

Virtuosité, perfection de la ligne vocale, projection du verbe : Vivica Genaux possède toutes ces qualités indispensables, soutenue par le seul clavecin de Jory Vinikour qui instaure avec elle un dialogue magistral.