À la manière des directeurs d'ensembles de musique ancienne, Pierre-Antoine Badaroux, saxophoniste et chef d'orchestre, part à la recherche de manuscrits de compositeurs de jazz afin de reconstituer leurs sons perdus – comme il l'avait fait pour le concert donné en 2019 autour des musiques de Don Redman, le père du son des grands orchestres de jazz américain.

Mary Lou Williams (1910-1981), musicienne afro-américaine, est à tort méconnue dans l'histoire du jazz. Pianiste, compositrice et arrangeuse, elle aura été d'une grande influence sur les musiciens de la génération du bebop (Bud Powell, Thelonious Monk, Dizzy Gillespie...). Surnommée " the first lady of keyboard jazz ", elle est l'une des premières femmes à rencontrer le succès dans le monde du jazz.

Composée en 1945, la Zodiac Suite est écrite pour un orchestre classique et un trio jazz. L'idée est simple : consacrer un mouvement à chaque signe du zodiaque, prétexte pour échapper à la rigidité des formes musicales pour lesquelles Williams avait jusqu'alors écrit. Dès 1943, elle avait d'ailleurs commencé à se familiariser avec la musique de compositeurs européens tels que Bartók, Hindemith et Schönberg. L'interprétation de cette suite dans son intégralité et dans cette orchestration est inédite à ce jour.