Quand Brahms écrit son Requiem allemand en 1868, il souligne clairement sa volonté de s'inscrire dans l'illustre tradition germanique, citant explicitement Heinrich Schütz et ses Musikalische Exequien. Mais le "Sagittarius" n'est que la partie visible d'un immense et prodigieux iceberg : de nombreux maîtres à son époque laissent des partitions bouleversantes en forme de méditations sur la mort tour à tour douloureuses ou lumineuses, avec toujours cette densité contrapuntique et cette ferveur intense propres à cette école.

À vrai dire, le monde protestant ne possédant pas de texte liturgique semblable au Requiem latin de l'église catholique, Brahms opéra une sélection de textes pour son chef-d'oeuvre : Vox Luminis suit ici ses pas, exhumant dans un réservoir extraordinaire les mises en musique des mêmes poèmes par des génies méconnus tels que Schein ou Hammerschmidt.

Vox Luminis et son chef-fondateur Lionel Meunier chantent ici dans le répertoire qui a assis leur réputation. On reste admiratif face à l'équilibre miraculeux entre beauté sonore et engagement expressif auquel ils parviennent.

Programme : Schein, Hammerschmidt, Selle, Briegel...

Lionel Meunier, baryton & direction