Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, nombre de compositeurs, Rameau en tête pour la France, confiaient d'abord au clavecin certaines pages ensuite "recyclées" dans les ouvrages de plus grandes dimensions. En outre, à une époque où, évidemment, ni la radio ni le disque n'existaient, l'art de la transcription offrait aux compositeurs la possibilité de promouvoir leur musique dans les cercles les plus divers.

Toutefois, la littérature pour deux clavecins déployait également ses propres et majestueuses ailes. Avec un recueil publié en 1705 contenant sept suites pour un ou deux clavecins, Gaspard Le Roux apporta une contribution remarquable à cet exercice. Cette figure reste un mystère : on ignore tout de lui, au point que certains commentateurs y voient un pseudonyme. Mais sa musique se déploie magnifiquement dans la grande tradition de l'école française, de D'Anglebert à Couperin.

La rencontre de William Christie et de Justin Taylor constitue un authentique événement : ces deux immenses virtuoses sont aussi des musiciens d'exception qui, n'en doutons pas, nous proposeront une connivence fusionnelle tant dans leurs sonorités que leur geste musical.