Décrit comme le "drame du petit homme", Woyzeck de Büchner évoque le monde des bas-fonds, des infortunés, des pauvres. Mais le dramaturge meurt prématurément, avant d'achever sa pièce, alors qu'il a seulement 23 ans.

Il laisse une oeuvre morcelée dans quatre manuscrits différents dont la fin nous reste inconnue. Chaque metteur en scène se doit donc de réinventer l'oeuvre.

Josef Nadj danseur, chorégraphe, plasticien, artiste associé au festival d'Avignon en 2006, laisse entrevoir, par cette libre adaptation les principales séquences de la pièce : scènes de caserne, humiliation de Woyzeck, amour transi pour Marie, jalousie et coup mortel à la bien-aimée.

Josef Nadj amène le spectateur dans un univers muet fait de bric et de broc dans un espace réduit. Les six interprètent ont des visages peints, des corps déformés, des gestes mécanisés. Dans une mise en scène merveilleusement chorégraphiée, Josef Nad propose un mimodrame bouffon, grinçant, crépusculaire, un festival de trouvailles visuelles et autres mimiques féroces de pantins désarticulés mais pourvus d'une âme.