Les monologues de Feydeau se rattachent plus étroitement qu'on ne le croit au reste de son théâtre. Et si on a très justement considéré Feydeau comme un des précurseurs du théâtre de l'absurde, il faut reconnaître que ces monologues viennent confirmer ce rapprochement.
Dans ses monologues, ce n'est jamais (ou rarement) le personnage qui est drôle mais les situations dans lesquelles nous plonge l'auteur.
"...Le Théâtre... On dit toujours : il n'y a plus d'auteurs ! Eh bien ça n'est pas vrai ! Qu'on nous donne des pièces et l'on ne s'apercevra même pas qu'il n'y a plus d'auteurs. ".
L'absence de contrainte scénique et la liberté verbale ont permis à Feydeau d'aller jusqu'aux limites de sa fantaisie.

Ses monologues décrivent la sincérité de l'homme confronté, emmêlé dans des rapports sociaux contraignants, codifiés, rigides... et Feydeau ne songe qu'à décaler les situations qu'il rencontre !
Les monologues ont été insérés dans une histoire, pure invention, ayant pour fil conducteur un homme qui ne peut s'empêcher de se prendre pour Feydeau.
Bref, des auteurs comme Guitry, Allais, Prévert, Montaigne, Molière, Calaferte et Devos se retrouvent liés à Feydeau ; mais certains passages ont également été repris, dialogues ou autres, de ses pièces pour les utiliser dans les transitions entre les monologues.