Le mariage tant désiré par Clitandre et Henriette semble fortement compromis par les prétentions philosophiques de la mère de cette dernière, qui souhaiterait que sa progéniture s'unisse à un savant, confortant ainsi les liens entre sa petite académie et le cercle très fermé de la Pensée.
Sur cette trame burlesque, qui mêle habilement comédie de moeurs et pamphlet social, Molière tisse une fable qui surprend encore par son étonnante modernité, tant les degrés possibles de lecture sont pluriels et variés.

S'inspirant du travail réalisé par le philosophe et académicien Michel Foucault, Marc Paquien, tire pleinement profit de l'ambigüité prégnante du texte tout en conservant intacte la saveur comique des répliques. Pièce féministe, pièce réactionnaire ?
Partant d'une jolie farce aux allures de conte intemporel sur le destin contrarié de deux amants, sa mise en scène glisse progressivement vers une subtile comédie du pouvoir où la lutte des femmes pour le savoir fait écho à leur désir de liberté intellectuelle, témoignant ainsi que "l'esprit n'est pas une cire molle, c'est une substance réactive, qui veut connaître, comprendre, devenir soi-même". Michel Foucault.