Deux hommes que l'on imagine brut de décoffrage et qui, dès que l'on gratte un peu sous l'épaisse carapace d'un caractère bien trempé, laissent filtrer une émotion et une sensibilité qui les rendent encore plus attachants.

Fils de la révolte, frère de tous les rebelles de la Terre, Balbino, le plus gitan des titis parisiens, pose à nouveau sa guitare pour nous enivrer de sa poésie urbaine, de ses petits riens qui font les grands touts, de ces nuits qui ressemblent à des jours sans fin.

Une nouvelle fois, avec cette gouaille communicative, cette voix éraillée et pourtant si envoûtante, il nous permet de repartir vers un passé, pas si lointain que cela, où les chansons avaient encore quelque chose à dire, où chaque texte savait être aussi poétique que politique.
Et si l'ensemble sonne aujourd'hui un peu plus rock, cela ne change rien au bonheur qu'il y a à écouter ce magicien des mots, celui qui sait si bien mélanger musique alternative et chanson réaliste, culture gitane et influences espagnoles, sons urbains et flamenco. 

Quel plus beau cadeau pour finir une saison de spectacles que de pouvoir, dans le cadre magique du Palais des Rois de Majorque, entonner en choeur "Perpignan", hymne d'amour d'un gitan de paname à cette ville qui l'a vu grandir ?