Chers amis du théâtre, amoureux de Corneille,
Soyez comblés enfin ! Pour vos yeux, vos oreilles,
Le vers cornélien se déploie ardemment
Dans sa plus belle pièce. Au diable si je mens !
Tragédie du pouvoir, de l'ambitieuse rage,
De l'amitié solide envers l'indu partage,
Rodogune en beauté se déchaîne pour vous,
Défiant Cléopâtre et son désir jaloux.

Cette pièce, Stendhal en disait à son heure,
Qu'elle valait Shakespeare, et qu'elle était majeure !
L'intense direction, les géniaux comédiens,
Avec assez de feu, vous en convaincrons bien.
Vous espérant piqués de curiosité crue,
Corneille et le Troupeau ensemble vous saluent.

Cette pièce est fascinante. Tout y est : intrigue politique, rivalités d'amour et d'ambition, désirs de vengeance, devoir filial, enquête criminelle...

Tout conspire à en faire une saga à la lisière de l'invraisemblable, digne des meilleures séries policières.
Les deux frères Antiochus et Séleucus sont admirables de droiture, fidèles et purs dans leur amitié, dans leur amour et leur respect de fils.
En face, Rodogune n'est pas moins noire, ambitieuse et violente que Cléopâtre, figure de mère et d'épouse assassine en laquelle se croisent Clytemnestre et Médée.
C'est ce contraste violent, ce jeu des extrêmes que la mise en scène, déjà couronnée de succès en 2010, cherche à rendre manifeste, en épousant au plus près les mouvements du vers.