Don Juan a longtemps mentionné l'inconstance de l'amour. Il révélait à son valet le secret de son propre caractère : il ne savait, il ne pouvait s'attacher à une femme, et rêvait de succès sans cesse renouvelés.

La pièce commence là où se termine celle de Molière. Damiane Goudet écrit cette pièce dans le but de gommer le flou de sa vision sur la mort de Don Juan par Molière.
" Il me manquait quelque chose. (...) Cette mort, dans les différents cas, n'était pas pour moi à la hauteur du personnage. Son défi à Dieu nécessitait un véritable face à face. ".

C'est la lecture des oeuvres de Laurent Gaudé qui lui inspirent cette évidence : " il fallait faire parler Don Juan de l'autre côté. Le conserver intact et sans remords, mais lui permettre de revivre et nous offrir ce dernier éclair avant de disparaître. "

Luc Antoni, en cruel séducteur qu'est Don Juan, raconte sans se justifier : le mythe reste intact. Il se souvient de tout et ne regrette rien.

Le monde des vivants aussi se souvient. Des hommes et des femmes le maudissent, Elvire prie pour lui. La recluse pourra-t-elle, comme le moine du théâtre nô, délivrer l'âme errante, absoudre Don Juan malgré lui ?