La construction d'Accords repose sur la notion d'unisson improvisée, un jeu complexe d'actions et réactions individuelles. L'unisson pour aiguiser l'attention portée aux autres, pour faire coexister la responsabilité de chacun et la liberté du groupe, pour passer le relais du mouvement et pouvoir ainsi le développer jusqu'à son point ultime, pour saisir la texture du vide entre deux corps.

L'improvisation pour habiter, ressentir, être présent, investir. Pour échapper aux contraintes que seul l'esprit érige comme intangibles. Pour entraîner le corps à apprendre seul, sans la raison. Par ces deux principes, Thomas Hauert crée une danse faite de tensions et de relâchements, entre décomposition des gestes, désarticulations, et mouvements infinis. La musique n'est pas habillage mais structure. Elle ancre le corps dans le mouvement.Reprise après un succès formidable au Théâtre de la Bastille l'an dernier.

Thomas Hauert, de son propre aveu, n'était pas prédestiné à une carrière de danseur-chorégraphe : né en Suisse en 1967, il grandit à la campagne, loin des théâtres et des studios de danse, mais près de la nature, et en pratiquant le sport. À la fin des ses études secondaires, il part étudier à l'Académie de danse de Rotterdam, période pendant laquelle il découvre et explore les techniques d'improvisation. À l'issue de son cursus, il rejoint la compagnie Rosas d'Anne Teresa de Keersmaeker, avec laquelle il travaille trois années. Curieux de reprendre ses recherches autour de l'improvisation, il rencontre le chorégraphe David Zambrano, grand spécialiste en la matière, et crée, en 1998, avec quatre compagnons danseurs, la Compagnie ZOO, pour mener à bien ses expérimentations. Une première création, Cows in space, scelle cette union. Une vingtaine de pièces suivront, plusieurs fois récompensées (Prix d'auteur et prix Jan Fabre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis, Swiss Dance and Choreography Award 2005).

Dans le cadre du Festival June Events.