A l'image d'un scénario fantastique, la compagnie Illicit Dance met en scène l'envers d'un décor de musée qui s'anime à la nuit tombée. Après des siècles endormis, les statues antiques s'éveillent pour découvrir les oeuvres d'art retraçant l'histoire du XXème siècle exposées en ces lieux silencieux. Le spetateur et plongé dans une (re)découverte de cent ans d'histoire, de fantaisie, de passions, de drames, de folie, de génie, avec une mise en scène novatrice d'Olaf Sibi. Rythmée par des sons endiablés et interprétés grâce à des chorégraphies imaginées par Adeline Hauweart, cette création jette un voile contemporain sur le passé et prend le pari de faire entrer le geste hip-hop dans le coeur de l'histoire, de faire entrer l'histoire dans le corps des danseurs.

Après l'éveil, ces figures marbrées nous transportent dans différents univers, tantôt sombre et poétique pour un début de siècle mystérieux, tragique et comique d'une société moderne branlante, délirant et intrépide face à une envie de vivre contrastée par l'oppression et le désarroi signe de la folie humaine. Ce spectacle fait du passé un présent revitalisé par un souffle narratif précis et raffiné ; le spectateur devient le témoin d'une histoire en mouvement, livrée sur scène à notre émotion, à notre pensée.

Le spectateur, pris sur le vif, entre dans le musée par les coulisses, et voit l'histoire à travers un siècle de musicalité variée, mélangée, mixée puis adaptée sur un fond de souvenirs mystérieux. Car l'histoire est surprenante, elle montre la vérité qui transcende bien des discours et s'offre dans la nudité de gestes polis à l'extrême, riches de sens et d'invention.

Ce musée chargé d'émotions, de frissons, de sensations est retranscrit de manière inventive par les danseurs de la compagnie d'Illicit Dance et s'ouvre à quiconque souhaite vivre l'histoire. L'histoire devient la nôtre, au plus près de notre être : Illicit Dance se propose d'en ravir la beauté et l'horreur.