Au même titre que l'air de cour ou la tragédie lyrique, les Leçons de Ténèbres relèvent d'une tradition typiquement française, objet d'un engouement au XVIIIe siècle qui faisait des concerts de véritables rendez-vous mondains. Elles s'appuient sur les Lamentations du prophète Jérémie après la destruction de Jérusalem, véritable aubaine pour les compositeurs grâce à une richesse poétique.

Au sein d'une littérature foisonnante, les Leçons de Ténèbres pour le Mercredi saint de Couperin (1714) occupent une place à part, atteignant un degré d'émotion saisissant, redoutables d'exécution parce qu'exigeant tour à tour une pureté vocale immaculée et une puissance dramatique étonnante.

Bien moins connues, celles du compositeur belge Joseph-Hector Fiocco seront une découverte : composées sans doute en 1733, elles possèdent une égale force expressive, encore rehaussée dans certaines pages par l'intervention d'un violoncelle solo.

Deux voix admirables s'unissent pour cette soirée unique, Sandrine Piau et Emmanuelle de Negri, tour à tour célestes ou incarnées, techniciennes hors pair et tragédiennes de haut rang. L'Ensemble Pulcinella et sa chef-violoncelliste, Ophélie Gaillard, seront bien sûr au diapason de leurs chanteuses.

François Couperin
Trois Leçons de Ténèbres pour le Mercredi saint
Joseph-Hector Fiocco
Leçons de Ténèbres