Bien que considérés comme un sommet de la musique impressionniste, les Préludes de Debussy doivent être regardés comme une invitation au voyage et à la rêverie plus que comme une peinture descriptive.

Il s'agit d'évocations destinées à rendre une atmosphère, à créer un état de sensibilité, de réceptivité propice à l'indentification de l'auditeur avec le thème choisi.
Debussy s'est inspiré de nombreux paysages, qu'ils soient de terre, de mer, qu'ils regardent vers l'Espagne, l'Italie ou l'Extrême-Orient.
On y retrouve son attirance pour les mystères impénétrables de l'antiquité gréco-égyptienne et pour le monde merveilleux des fées et des lutins.
Il y fait également preuve par endroits d'un très british humour parodique, volontiers mordant.

Le Premier Livre a été composé rapidement, de décembre 1909 à février 1910, tandis que la composition du deuxième s'est échelonné sur trois ans (1910-1912).
Au delà de leurs différences, les deux recueils sont indissociables et forment un tout.

Après en avoir donné une interprétation remarquée en avril 2011 à Tokyo, c'est à l'occasion rare de parcourir en une seule soirée l'intégralité de ce sommet de poésie musicale que nous convie Jérôme Granjon à l'occasion de la sortie de son nouveau disque " dans les brouillards, autour de 1912 " chez Anima Records.

Jérôme Granjon au piano.