" Figlidiunbruttodio " est une tentative d'écriture collective. Nous sommes deux comédiens qui, en se faisant auteurs et interprètes d'une pièce théâtrale, s'accordent certes une plus grande liberté/responsabilité mais, en même temps, s'obligent à une totale confrontation avec "l'autre" qui partage tous les passages de la création scénique.

On ressent le besoin de mettre en scène " l'aujourd'hui ", " le maintenant " : l'Italie de 2010. Nous regardons autour de nous mêmes, la Réalité nous renverse, et nous essayons ainsi, avec notre travail, d'en fixer un fragment sur le plateau, pour la voir et la comprendre un peu mieux.

" Figlidiunbruttodio " puise dans cette Réalité deux histoires : La première, centrale, a pour protagonistes deux jumeaux et un producteur de TV, et se déroule dans le monde de l'audiovisuel. Un monde dans lequel argent et espoir coulent rapidement, à travers des chaines souvent pourries. Un égout royal, dans lequel ont le droit de nager, ou de se noyer, seulement quelques élus...

La deuxième histoire, en parallèle de la première, est l'histoire de deux hommes qui ont vraiment échoué. Un couple inspiré par "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Deux pauvres hommes sans avenir, qui survivent dans la déchéance et dans l'illusion, soutenus par un amour mutuel.

Finalement qu'ont en commun les personnages d'une certaine télévision-poubelle, avec les deux autres qui se trainent dans la réelle poubelle de la vie quotidienne ?
Premièrement : ils sont ridicules, mais ils ne sont pas conscients de l'être.
Deuxièmement : ils n'ont aucun espoir, mais ils sont convaincus d'en avoir un.
Troisièmement : Chacun d'entre eux est un fils illégitime d'une même réalité, d'une même époque, d'un Dieu mauvais...

Enfin ils gardent tous un miroir, car comme le dit Shakespeare : " Le but du théâtre, depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui, a eu et a encore pour objet d'être le miroir de la nature, de montrer à la vertu ses propres traits, à l'infamie sa propre image, et au temps même sa forme et ses traits dans la personnification de passé. "