Sans oublier l'épouse du présumé coupable, une Antigone marchant au supplice à côté de son mari.

Les féministes ont beau jeu de se récrier, mais cette histoire est plus qu'un vaudeville. L'homme était en position de devenir président de son pays.
Se sachant vulnérable et menacé, il n'a pas pu se défendre de tomber dans ce qu'il faut bien appeler son propre piège. Une énigme.
Et un enjeu pour le théâtre : fouiller dans la poubelle des médias.
Faire le tri et resituer l'affaire dans l'obscénité de l'époque (libéralisme économique, pornographie tous azimuts, crise financière, triomphe de la com. et du spectacle, avec pour seul antidote le contrôle que l'on exige des états comme des individus).
Refaire le chemin de cet homme qui, coûte que coûte, va au bout de son désir.
Au commencement il y a un rêve : l'ascension jusqu'à la magistrature suprême ; à la fin, plus rien que l'horreur de la chute, un véritable cauchemar. Est-ce le prix à payer pour accéder au panthéon des héros tragiques ?

Un grand seigneur libertin égaré dans notre siècle.
Il lui arrive quelque chose qui n'est pas sans rapport avec l'histoire de Sade, lequel ne faisait ni mieux ni pire que beaucoup de ses amis, mais son prosélytisme et son génie d'écrivain en firent une cible de choix.
Notre modèle, lui, est victime de son envergure, de ses talents, et de son ambition politique.
Pour beaucoup un homme à abattre, le seul à payer dans cette époque qui donne l'exemple d'une obscénité sans égale.
Mais au fond, qu'est-ce qu'on lui reproche, et à quoi sert-il ?

" L'affaire ", oui, l'affaire dont les médias ne cessent de parler depuis un an ! Pas moyen d'échapper à sa fascination ...