Grâce au nouvel album des Wampas, le yé-yé punk rock'n'roll en français revient en force ! Enregistré et produit par Clive Martin (Négresses Vertes, Dolly, Silmarils...) en septembre 2002 à Bourré (!) en pleine campagne dans la région Centre, mixé par le même Clive Martin puis à Paris par Antoine Gaillet, "Never trust a guy who after having been a punk is now playing electro" (eh oui, c'est le titre, jolie trouvaille de Didier Wampas) propose quinze titres jubilatoires. Accompagné de Niko (batterie), Jean-Mi (basse), Philippe et Jo (guitares), le chanteur Didier — sorte de Johnny Hallyday déglinguos et illuminé du rock indé — y fait à nouveau des merveilles vocales autant que textuelles.

Un peu d'histoire Formé en 1983 autour de Didier, le groupe a pour ambition initiale d'être le chaînon manquant entre les Chats Sauvages et les Ramones. L'arrivée en 1985 de Marc Police, prodige de la six cordes surf rock'n'roll, propulse les Wampas bien au-delà de la parodie trashbilly. Ils tournent sans relâche, écumant les bars, clubs, salles et festivals en France et parfois à l'étranger. Ils partagent la scène avec de nombreux autres combos indés : Hot Pants, Satellites, Mano Negra, Washington Dead Cats, Bérurier Noir, Parabellum, Chihuahua, Los Carayos, Ludwig Von 88, etc. Durant cet âge d'or de l'alternatif, les Wampas sortent trois albums étincelants sur des petits labels : "Tutti Frutti" (1987), "Chauds, sales et humides" (1988) ainsi que le fameux "Les Wampas vous aiment" (1990). Issus de ce disque de référence, "Puta", "Le costume violet", "C'est facile de s'moquer" ou "Ce soir c'est Noël" sont devenus des titres connus d'une voire de deux générations de fans de rock français. À l'époque, on peut même voir le clip "Petite fille" à de nombreuses reprises sur M6 (ce qui, pour un groupe de rock, relève de l'exploit). Le 21 décembre 1992, Marc Police se suicide. Après cet épisode tragique, l'ex-Dogs Philippe Almosnino — lui aussi détenteur d'un doigté magique et inaltérable — le remplace à la guitare. Preuve éclatante d'une vitalité restée malgré tout intacte, le CD "Simple et tendre" (le premier paru sur une major, en l'occurrence RCA/BMG) au son surf et aérien contient "Comme un ange qui pleure", "Les bottes rouges" et l'enivrant slow "Les îles au soleil", trois morceaux incontournables et joués à chacun de leurs concerts. Pour leur premier passage à l'Olympia le 29 avril 1993, des violonistes accompagnent Didier, Philippe, Niko & co sur "Les îles au soleil" durant le final. Dans la foulée du planant et émerveillé album "Trop précieux" produit à Austin dans le Texas (eh oui) par Patrick Coutin, ils électrisent de nouveau l'Olympia le 22 mai 1996. Implacable témoignage de leurs prestations scéniques, le "Toutafonlive" a été enregistré sur deux soirs à la Clef l'Éclipse, petite salle conviviale de Saint-Germain-en-Laye. Sueur et énergie garanties ! Par la suite, les CDs "Chicoutimi" (1998) et "Kiss..." (2000) constituent une large part de leur répertoire live : "J'ai avalé une mouche", " Ma mère me rend folle", "Jalabert", "Oï" (incluant quelques paroles très prisées des fans : " Didier Wampas est le roi ! Non, il n'a pas peur des skinheads grecs "), etc. Entre deux tournées en province ou en banlieue parisienne, les Wampas se produisent en 1998 à l'Élysée Montmartre (ainsi que le 14 février 1999, pour un concert spécial Saint Valentin), au Café de la Danse, en 2000 au Bataclan puis à la Cigale (avec en première partie, un Jean-Luc Le Ténia qui finira sa prestation acoustique nu comme un ver !). Enfin, le 4 mai 2002 (veille du second tour des élections présidentielles), comme d'autres artistes rock ou chanson, ils participent à la soirée "Non (tous aux urnes contre Le Pen)" au Bataclan, dynamitant le final ainsi que le public en seulement quelques titres.