Un long monologue intérieur, un témoignage brut fait de pensées et de chair.

Pour l'anniversaire des 30 ans de l'abolition de la peine de mort, L'Eolienne Compagnie Théâtrale a décidé de monter une adaptation du roman de Victor Hugo "Le dernier jour d'un condamné".

A la lecture, il y a trois choses qui nous semblaient importantes à développer pour une adaptation théâtrale : Les pensées de cet homme, l'enfermement et la temporalité.
En réduisant au maximum les références à l'extérieur, cela permet de se concentrer sur ce lieu clos défini par le personnage lui-même : " Pris entre quatre murailles de pierres nues et froides, sans horizon pour mes yeux, sans liberté pour mes pas... " et permet également de ressentir l'enfermement, l'absence de liberté. Cette cellule est comme un étau qui le compresse.
Il ne peut s'en échapper.

La référence au temps est importante dans ce récit : le temps qui passe, celui du condamné, le temps administratif, celui qu'il faut pour condamner à mort, le temps du verdict à l'exécution, et justement la notion du temps " qu'il reste à vivre... " car une fois la mécanique administrative mise en route, le temps s'écoule comme dans un sablier, inexorablement, s'accélérant de plus en plus jusqu'à l'exécution.Suivant ainsi cette vie anonyme qui nous quitte et qui pourtant s'humanise au fur et à mesure que sa fin s'approche, nous voici amené à réfléchir sur " la peine capitale ".