Caroline Fabre et Norbert Senou abordent leur art en mêlant l’humour et la philosophie, le sérieux au ludique. La danse est pour eux le moyen de faire passer leurs convictions pour renforcer les liens humains… C’est aussi un travail sur l’espace dans une interprétation métissant plusieurs disciplines notamment la danse et la musique. Le geste et le son se mêlent ici intimement, propulsés dans un espace contemporain que ces artistes dévoilent avec force et élégance. Les danseurs sont tous d’origines et de cultures différentes et forment un ensemble répondant au vœu d’universalité et de partage auquel Norbert Senou fait référence lorsqu’on l’interroge sur la création du groupe en 1995 à Bordeaux. Tous sont le véhicule des linéaments d’une tradition qu’ils explorent par leur danse et qu’ils partagent souvent au travers de l’apprentissage et du jeu de la création.

« Nine Banna »-solo « Je suis comme je suis… » Le solo de Caroline Fabre déroule le fil ténu, fragile, exigeant d’un être aux prises avec sa part d’ombre. A ses côtés, en elle : une voix. Elle la cherche, se cherche, tour à tour bousculée, guidée par la cascade des sons qui s’imposent, avant que la puissance et la grâce de ses mouvements deviennent chant véritable, réconcilié, pacifié. C’est toute la recherche d’une identité réinventée entre l’Afrique et l’Occident.

« Alopka »-duo Un danseur, un musicien : tous deux d’origine béninoise. Dans leur duo, inspiré d’un thème cher à leur culture d’origine, « le champ du corps », on ne sait plus qui percute les tambours, ou le sol, tant le geste et le son s’imbriquent joyeusement. Ils livrent dans cette danse d’amour à la terre, les chants profonds de leur être en exil qui sonnent comme autant de questions vitales, résolument contemporaines.