Dans le petit théâtre de Nesle, on utilise tout pour faire le spectacle, l'entrée des artistes mais aussi l'entrée des spectateurs, voire même les sièges et l'allée. 8 acteurs, il faut les caser quand on connait la taille de la scène. Tout est bien fait (mise en scène, interprétation, lumière et accessoires) avec les moyens financiers de ce théâtre. L'essentiel est finalement dans le texte et l'interprétation qui n'aurait pas à rougir de ce qu'on peut voir ailleurs (en terme de Feydeau). Beaucoup de vie (les épouses et notamment celle qui joue aussi la servante, l'anglais de Marseille...), quelques faiblesses (l'épouse de l'anglais et le don Juan ) mais au final, une très bonne soirée. Au Dindon, on n'a pas besoin de crier ou de jouer fort pour se faire entendre. Cela laisse libre court à une expression plus naturelle et spontanée. Le sujet reste du Faydeau, sans fioriture (faute de moyens) ce qui reporte l'intérêt sur le jeu des acteurs. Bravo à tous et notamment pour les intermèdes des plus déconcertants ! # écrit le 02/07/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
" Riders to the Sea " tient ses promesses comme l'indique le dépliant : un " sombre drame ". Déjà, un drame c'est sombre par définition, alors quand en plus, il est sombre, ça devient noir ? c'est un peu ça : l'éclairage, la musique, les mots (grâce au sous-titrage pour la compréhension) donnent à cet opéra une noirceur. Si on n'est pas sujet à suicide, cela donne une soirée remarquable où on découvre un pays (des îles en fait) dur, habité par des gens durs car il leur faut se confronter au temps, à la rigueur de la mer, à la mort conséquente. Ainsi, les légendes, la religion, les us et coutumes prennent une part importante dans leur vie donc dans la pièce. Le travail fait sur la langue et la diction renforce en plus la dimension dramatique de l'oeuvre. On sort conquis de ce spectacle et heureux d'être français au chaud dans notre petit cadre de vie bien routinier. Synge est l'auteur du texte, l'autre de la musique. Comme d'habitude et là plus qu'ailleurs, c'est l'alliance des deux qui fait la qualité de l'oeuvre. # écrit le 04/06/09
Sur l'histoire, il s'agit d'une affaire de combat politique dans un pays imaginaire après-2ème guerre mondiale. Tout est dans un conflit multiple : * politique d'abord : quelle stratégie ? en phase avec le dogme ? conflit d'hommes ? * humain coté homme : peut-on rester en cohérence avec ses principes ? peut-on vivre avec des écarts par rapport à sa morale ? * humain coté femme : comment concilier son engagement politique et ses amours ? Au final, tout est dans l'art de faire les choses comme "ça peut" et de trouver la justification après, quitte à être sinon cynique au moins hypocrite. A savoir : demander à un homme de tuer en responsable politique de son propre parti pour cause de choix politique divergeant, il n'y arrive pas par son engagement politique mais par jalousie vis à vis de sa femme et prendre fait et cause pour le choix politique qui, de ce fait, ne devient plus divergeant mais la ligne du parti en annonçant que les temps changent et que le responsable politique assassiné était "seulement" en avance sur son temps. C'est "l'art" de ne pas savoir anticiper et, confronté à la réalité, de ne pas reconnaitre ses erreurs mais de les justifier. La mise en scène et l'éclairage sont comme toujours parfaits. L'interprétation est plus contestable car les acteurs parlent trop vite donc récitent plutôt le texte (cela donne un spectacle en 2H30 mais il faudrait 3H pour prendre le temps de dire le texte). Les passages les mieux joués sont ceux emprunts de passion et d'émotion. Spectacle à retenir pour le texte terriblement d'actualité (hors le principe des meurtres). # écrit le 01/06/09
C'est une pièce à ce point bizarre qu'on finit par se demander à quoi ça ressemble. A la base l'idée est de dire que homme ou femme, il n'y a rien qui change. Tout peut être permuté. Je n'ai pas trouvé de profondeur dans le texte, ni d'utilité. Comme ce n'est pas une comédie, j'en suis resté peut-être trop pragmatique : une femme qui fut un homme et qui a accouché d'une fille qui a pu être un garçon, est-ce possible ? Le tout en Sibérie. Je n'ai pas trouvé de sens. Peut-être était-ce le projet de l'auteur. Le coté hard ou cru n'est pas génant car il faisait parti du sujet et ce n'était pas gratuit, maintenant, où cela va ? Comme le complément du titre est "ou la difficulté de s'exprimer", je ne suis pas plus avancé. Faut-il voir dans le changement de sexe la difficulté d'être homo donc de connaitre son "véritable" sexe ? Petit théâtre donc peu de budget. Le cadre est sympa, le décor et la lumière sont à leur plus simple expression. Le jeu des acteurs plutôt sympa pour ce genre de texte. # écrit le 01/06/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
1H50 de dialogues presque non-stop où chacun exprime ses difficultés de vivre et sa "jalousie" de l'autre : * L'homme riche qui trouve sa vie plate et celle de la chanteuse, pleine de charme * Cette même fille qui se débat avec ses phobies (le sucre...) et cherche sa voie dans la poésie * Le critique de spectacles qui crache son mal-être mais vie de ses souffrances qui lui donnent le sentiment d'exister * Le metteur en scène qui croie, jusqu'à l'outrance, trouver en dieu un monde meilleur et qui retombe dans ses habitudes dès la première possibilité offerte et enfin * Le jeunot qui brule sa vie pour ne pas la vivre mais qui a une vie cachée somme toute classique. Tout ça pour dire que le texte est travaillé et le décallage plus ou moins douloureux entre l'espoir et la réalité. Que fait-on de sa vie ? qu'est qui la rend acceptable voire belle ? A quelle point le débordement d'amour pour les autres est-il nuisible ? Cette pièce américaine n'est pas faite pour une soirée Tristesse. Ellle nécessite une volonté d'aller vers les autres. Le coté gay n'est finalement qu'une porte d'entrée plus facile pour aborder l'introspection. Si vous entrez dans la pièce, elle vous plaira. Si vous cherchez à rire ou à vous détendre, elle vous ennuiera. La compassion n'est pas de mise non plus. Bonne mise en scène, bonne lumière, décors spartiates mais suffisant pour le sujet traité. Le jeu des acteurs est bon même dans la longueur de certains monologues, ceci après un début difficile pour les comédiens et les spectateurs. # écrit le 02/05/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Surprenantes folies coloniales. Sur un sujet finalement difficile (dire factuellement les choses sans s'engager sur le sujet de la repentance), l'équipe réussit un parcours original qui " marche ". Un brin de comédie, un brin professoral, trois brins de folie musicale (dont Offenbach), deux brins d'auto-dérision (ou d'auto-critique ou de satire ou de cynisme) et un brin violent de jugement (la chute de la pièce, aussi brutale que la pièce est enlevée), avec tout cela, un vrai choix de construction et de mise en scène, avec un jeu des comédiens parfaits (sérieux, dérision, comédie, charmeur...). Diverses autres façons d'aborder le sujet étaient possibles, plus ou moins divertissantes, professorales, moralisatrices... Le choix me semble bon car il ne va pas trop loin, ni dans la comédie, ni dans la critique ou le jugement. Il laisse au spectateur le soin de se faire sa propre opinion sur l'état d'esprit des français sur cette période 1830 – 1960 et par là même sur les " autochtones ". # écrit le 23/03/09
Cette pièce laisse perplexe. Il ne s'y passe (presque) rien dans les mots et dans les actions. Maintenant, c'est en soi qu'il faut trouver l'action. Qu'y ai-je trouvé ? la difficulté des relations humaines, les rapports conflictuels ou de maitre/esclave, les attentes des uns et des autres... Etre pauvre ne veut pas dire qu'on ne rêve pas même a minima, être riche ne veut pas dire qu'on a la vie belle, être esclave peut être une situation choisie. Chacun a des attentes vraies ou irréelles. Où est la réalité de la / leur vie ? Qui est esclave de qui ? Qui est méchant ? Suivant les points de vue, les rôles s'inversent (riche, pauvre, esclave, maitre...). L'attente (ou l'idée qu'ils –nous- s'en font) est une fuite en avant pour mieux échapper à une réalité (parmi d'autres) qu'ils renient (et nous ?). C'est un bon spectacle qui dure plus de 2 H où les spectateurs finissent par attendre à leur tour mais sans s'ennuyer pour autant. En lecture de premier niveau, on peut rire des situations mais n'est-ce pas du rire jaune ? Les rappels valident la qualité de la mise en scène et le jeu des comédiens. # écrit le 06/03/09
Je n'ai pas gardé un souvenir impérissable de cette pièce. Le texte est somme toute superficiel. Oui, la " fiche Evènement " correspond bien à ce qui est fait, malheureusement, tout est dit dans la fiche. La mise en scène est en phase avec la fiche et le programme : chacun peut jouer tous les rôles... Mais rien de plus. Suis-je blasé ? j'ai même l'impression qu'on a voulu montrer par l'exemple (le viol, la partouze, la bêtise, le refus du droit de procréer...) sans cherche la finesse, la profondeur, le traitement des sentiments, le ressenti... En un mot, c'est plat. Les acteurs se débrouillent bien dans une mise en scène acceptable (même s'il y a des facilités ( ?) dont on se demande à quoi ça sert - les boites qui s'envolent, idem pour les pantins-) mais cela ne suffit pas à faire un bon spectacle, même contemporain. # écrit le 05/03/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Comme les autres spectateurs, je dis que c'est une bonne pièce
7/10
Qu'est ce que n'est pas la pièce ? une pièce sur le marais, où le rire aux éclats est l'objectif à atteindre, une recherche permanente du gag ou du jeu de mots... Ce n'est en fait qu'une tranche de vie représentée par des sketchs où la réalité de la vie est dépeinte sans superflu, sans excès, sans fioritures. On rit ou sourit simplement des situations, des tournures de phrases, des répliques, des réparties, des caractères des deux acteurs. Tout est dans le naturel et c'est ce qui fait la qualité du spectacle. D'ailleurs, il y avait essentiellement des femmes et des couples hétéros parmi les spectateurs même s'il s'agit de la vie d'un couple homo dont on aurait pu craindre l'extravagance et le coté ghetto. Un couple homo fondu dans la masse de la vie quotidienne, finalement. # écrit le 19/02/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Tout est dit dans le titre : c'est une comédie grand public. Coté bien : la blonde est irrésistible sans tomber dans la caricature (ce qui n'est quand même pas facile), l'idée de base de la pièce est sympa, les autres interprètent bien leur texte sans le réciter, sans le sur-jouer (ce qui n'est pas forcément le cas dans les comédies de ce genre). Coté moins bien : le texte est déficient, les jeux de mots ou de situation sont limites (fort heureusement, ils ne sont pas appuyer pour forcer le rire). On oscille entre le lourd et l'acceptable. Au final, cela reste un début de soirée agréable mais qui n'est pas à noter dans les tablettes comme soirée remarquable. C'est à faire en alternance avec des spectacles plus riches en terme émotionnel, qualité, réflexion... Le prix : trop élevé même en tarif réduit. La place : prendre les strapontins si vous n'êtes pas exigeants, là est la meilleure vue. # écrit le 04/02/09 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com