Mickaël Bianic est un comédien robuste et généreux. Robuste par le physique et dans le propos : son cours théorique sur la psychanalyse, de Freud à Dolto, en passant par Lacan et Bethelheim, ne souffre d'aucune faille historique. Généreux parce qu'il nous offre une panoplie complète de son talent : il imite les personnages à merveille, les poussant dans leurs ultimes retranchements, joue le second degré comme personne, et mime à la perfection. On est émus, attendris, et souvent secoués de rires. Si vous voulez découvrir la psychanalyse à la sauce " bianicienne ", ne ratez pas sa prochaine consultation ! # écrit le 13/01/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Cette adaptation de Joseph Dekkers est remarquable, sublimée par les comédiens et le metteur en scène. On sort bouleversés de la salle. Aucun faux-pas, l'émotion ne souffre pas de mots. De plus, le Théâtre propose tout un cycle Maupassant. # écrit le 24/12/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Sur une musique pop jouissive, les comédiens se croisent à vive allure dans le brouhaha ambiant. Le roi s'amuse et l'on imagine aisément l' ébauche d'une comédie. Mais l' arrivée de Triboulet, le fou du roi, laisse deviner une suite plus tragique : manipulation, trahison, tromperie, malédiction, dépravation, vice, châtiment, rapt, assassinat. C'est un bouffon qui fait jouer son pantin de roi tout-puissant, le poussant à briser toutes les existences. Le vrai visage du bossu apparaît alors dans son émouvante nudité... Les comédiens sont exceptionnels avec un coup de coeur pour le rôle de l'amuseur. La mise en scène ne souffre d'aucun artifice, ce qui donne à la pièce un rythme soutenu. Rires et larmes vous combleront de bonheur. # écrit le 20/10/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
La Manufacture des Abbesses - ne pas confondre avec le théâtre du même nom - est un charmant théâtre de 120 sièges, à visibilité parfaite. C'est un lieu particulier à Paris, dans la mesure où il programme exclusivement des auteurs contemporains. L'accueil chaleureux de l'entrée laisse pressentir un spectacle de qualité, choisi avec amour par une équipe soudée. Ce type de texte est particulièrement difficile à exploiter dans la mesure où l'on pénètre dans la pensée et l'inconscient de l'auteur. Comment interpréter la folie, l'inceste, sans avoir soi-même de repères ? D'autre part, la mise en scène de Nicolas Lakiobatis, également sur scène, est tracée au cordeau. C'est du travail de précision qui, une fois le propos posé, entraîne le spectateur dans une spirale de rebondissements. J'entends par rebondissements, non pas l'action, quasiment linéaire, mais les changements de ton et de postures qui nous mettent si bien mal à l'aise. Enfin, au niveau technique, j'ai été admiratif du jeu des comédiens. Le talent ne suffit pas, et l'on devine des heures et des heures de souffrance, de travail acharné et méticuleux. Je souhaite longue vie à la pièce de l'Autrichien, nappée de milliers de spectateurs. Assister au Déjeuner, même si vous n'êtes pas friands de Thomas Bernhard, ne vous laissera pas sur votre faim. ZAZACK # écrit le 29/03/18
-" Ta bouche est d'une morte et tes yeux sont des roses " (Jean Genet)
9/10
Sur la façade du théâtre, l'affiche représente des jeunes femmes à la complicité amoureuse. Le cadre est champêtre. Mais dès le seuil franchi l'air frais et vivifiant de novembre devient âcre et suffocant : l'une des deux va mourir. Cette pièce, écrite au féminin, est d'une extrême brutalité, voire de cruauté. La description du milieu carcéral féminin est au-delà de tout entendement. Les couleurs défilent : du rose au noir avec arrêt au gris. Gris dont on devine en filigrane l'éclosion d'un amour saphique. On ressort de la salle secoués mais enthousiasmés par le jeu ahurissant des 3 comédiennes, la qualité du texte de l'auteure, et l'approche méticuleuse de la metteuse en scène. Ce style de dramaturgie est rare à Paris. D'où l'intérêt de vous précipiter au Montmartre-Galabru. À la fin, les comédiennes proposent aux spectateurs de prendre un verre en leur compagnie. L'air redevient respirable. # écrit le 09/11/17
DOUZE ANS ET UN DÉJEUNER PLUS TARD... Juste la fin du monde est une pièce de Jean-Luc Lagarce, écrite en 1990 alors qu'il se savait atteint du sida. Son adaptation au cinéma par Xavier Dolan avec Marion Cotillard, Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Nathalie Baye, et Vincent Cassel a été couronnée par le Grand prix du Festival de Cannes en 2016, et autres César. Question : Comment Terry Misseraoui a-t-il fait pour acquérir les droits de ce monument, qui aurait pu être joué dans des théâtres prestigieux ? Mystère qui ne peut que s'ajouter à la qualité de la mise en scène, sobre et efficace, permettant de ne conserver que la substantifique moelle du dit et du non-dit. Trois moments symboliques m'ont particulièrement attendri : la chanson de Suzanne, en lien avec l'acte final ; la scène des parapluies - de quoi se protège-t-on ? ; et le repas pique-nique, dont on devine le déroulement sans en voir la réalité. Très fort ! D'autre part, le talent des comédiens est tel qu'il ne déparerait pas, nolens volens, avec celui des acteurs d'origine. J'ai été fort ému lorsque j'ai vu le film, mais des larmes ont coulé à la fin de la pièce. Que ces propos dithyrambiques vous incitent à vous déplacer, vous sortirez de la salle différents ! # écrit le 08/11/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Exunt Le Port du salut, L'Échelle de Jacob, La Colombe, ou l'Écluse. Enterrés à six pieds sous terre. Requiescant in pace ! Ces cabarets " Rive gauche " géniteurs des Brassens, Brel, Barbara, ou Raymond Devos font partie d'une époque révolue. Et pourtant... J'ai découvert fortuitement Le Petit théâtre du Bonheur, charmante salle empierrée de la rue Devret dans le XVIII°, accessible uniquement par escaliers. Renouant avec la tradition, le présentateur *M., très à l'aise, facétieux, accueillant, récompensant par de petits cadeaux les candidats au "quiz" de culture générale, met en valeur chaque artiste. Le programme est complet : chanson, humour, poésie, et second degré. J'ai assisté avec ravissement à des prestations de qualité, et reconnu de nouveaux talents dont certains sont de vrais professionnels aux agendas chargés. Je recommande cette adresse aux amoureux de la belle ouvrage, ou de ceux qui comme moi ont connu l'époque enchanteresse de ces cabarets d'antan. * N'ayant pas eu accès au programme, je préfère, au risque de les écorcher, ne pas citer les noms des artistes présents. Pourquoi ne pas donner le menu du soir à l'entrée ? # écrit le 05/11/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
GARE AU GORILLE ! J'ai eu la chance de voir la nouvelle création de Jacky Goupil en avant-première dans un charmant village du Vexin : Fontenay-Saint-Père. Le gorille est dans le commissariat. On l'entend hurler - le libidineux gorille - et le suspense demeure inhumain. Va-t-on voir la bête à poils apparaître sur scène ? Indice : la photo de l'affiche. Encore une fois, toutes mes félicitations pour ce nouvel opus, son rythme, ses accents simiesques, et ses chutes de rire au millimètre ! Quand l'almanach Vermot rejoint la Compagnie du Mardi, cela confine au sublime. Les aficion(ados) du travail de Goupil et de ses thaumaturgiques comédiens trouveront leur compte et les nouveaux venus prendront un abonnement à vie. # écrit le 18/09/17
Trois excellentes raisons d'aller voir Rustres ! : - Une mise en scène à tomber par terre, mais la moquette est confortable ; - Le jeu extraordinaire de Cynthia Alcalay dans le rôle de Lucietta ; - L'osmose entre les comédiens, d'un niveau bac + 10. Le 25 novembre 2015, j'ai vu la pièce jouée par la Comédie-Française au Vieux-Colombier. Je préfère de loin - et de près d'ailleurs - l'adaptation de Jérôme Sanchez. # écrit le 26/03/17
J'ai éclaté de rire. Éclaté de rire en découvrant qu' Oscar allait être repris sur une scène parisienne. Encore des inconscients qui vont subir le pire cauchemar de leur vie, ai-je pensé. Certes, on avait eu droit à un Oscar en 2008, mais c'était au théâtre de Paris avec Bernard Tapie et Chantal Ladessou. Idem une Lady Oscar en 2011 au théâtre de la Renaissance, avec Amanda Lear. Des lieux prestigieux avec des comédiens de renom. Mais le théâtre Clavel, avec une compagnie que seuls quelques initiés devaient connaître, je m'attendais au pire. D'une part, on ne commet pas de crime de lèse-majesté au regard des Louis de Funés, Claude Rich, ou Claude Gensac ; d'autre part, il est utopique et prétentieux d' essayer de rivaliser avec des Icônes. J'ai éclaté de rire. Éclaté de rire, de bonheur, de jubilation, d'extrême jouissance, au déroulé de la pièce, dans une charmante salle en amphithéâtre comble. Voilà des comédiens qui sont de vrais comédiens. Qui nous illuminent de leur art. Qui ne nous laissent pas le temps de faire reposer nos zygomatiques. La mise en scène ne fait aucune concession, créant même un contre-emploi : celui du masseur, chétif, sans envergure, d'une drôlerie inénarrable. On oublie, juste après le lever de rideau, les prédécesseurs de la pièce et du film tant chaque acteur possède ses propres particularités. D'ailleurs, le nombre de rappels témoignait de l'euphorie des spectateurs. De retour au logis, j'ai cherché le nom de chaque comédien sur Google et Youtube, ce que je vous invite à faire. Vous découvrirez que d'aucuns ont un pedigree impressionnant. ZAZACK + # écrit le 20/03/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com