-L'adaptation scénique de la STRADA de Fellini par Pierrette Dupoyet
10/10
C'est un pari fou de vouloir monter au théâtre ce chef d'oeuvre de Fellini " La Strada". Sur l'écran en 1954 ,la magie d'Anthony Quinn, Giulietta Masina et Richard Basehart.......Et aujourd'hui sur la scène du Studio Hebertot NINA KARACOSSTA , seule en cène incarnant tous les rôles et nous emmenant sublimement dans une chevauchée éperdue sur les routes arides de l'Italie aussi sèches que le coeur de son Hercule de foire le " Grand Zampano " .L'interprétation est sublime et le texte admirable . Le monde des forains, de la roulotte gitane et du cirque nous émeut , nous révolte et souvent nous donne envie de protéger cette " femme enfant" Gelsomina ballottée dans les flots d'une vie rude et trop compliquée pour elle . Comme c'est touchant et que c'est beau cette rêverie souvent teintée de cruauté et pourtant, profondément humaine mais que porte complètement et sans faille , Nina Karacosta .Bravissimo! # écrit le 08/05/16
Quelle superbe interprétation nous propose en création cette vivante troupe " Bouquet de Chardons et La Suzanne"! Un spectacle qui s'impose à vous et vous transporte dans le monde " Commedia dell Arte " Vénitien de Goldoni où s'entremêlent espièglerie , impertinence et une surprenante liberté de paroles et d'agissements dans cette hiérarchie ( souvent masquée) maîtres /servantes !Oh! oui c'est débordant de malice , de rouerie et d'audace .Et dans ce labyrinthe de draps ,l'ambiguïté des situations les plus " carnavalesques", où l'on perd raison et rang , ne cessent de s'entrechoquer . # écrit le 07/05/16
-Un jeu de l'amour....Qui ne doit rien au hasard !
10/10
Le résultat de cette superbe production est éblouissante et...Inspirée! Oh! oui , un bel hommage à Marivaux mais avec une modernité voulue permettant de ne pas figer ce théâtre dans le 18 ème et prouvant que les grandes oeuvres peuvent évoluer au niveau présentation et mise en scène permettant par exemple de se servir aujourd'hui de la vidéo ou de la musique génération " Rock" .Donc une capacité d'entrelacer l'univers sociétal de Marivaux et son écho dans le monde d'aujourd'hui . Et ça marche car il y a bien du talent dans cette remarquable troupe qui se donne à fond .Un bel univers festif et inventif qui ne peut pas rebuter des élèves qui entendent avec plaisir ce " Marivaux" suggestif! # écrit le 01/05/16
C'est une performance d'interprétation que nous offre actuellement Jacques WEBER au théâtre de l'Oeuvre . Il est méconnaissable , transfiguré en un personnage qui tient du bouffon , de l'Antonin Artaud, du Céline vieillissant . Krapp s'apprête à immortaliser ses derniers souvenirs écoulés mais avec souffrance et rage il réécoute ses souvenirs de jeunesse et ses amours ....Ne sachant plus très bien si les paroles du petit crétin de l'époque lui appartiennent effectivement car même dans le vocabulaire prétentieux utilisé il ne s'y retrouve pas et doit parfois en retrouver le sens avec la complicité d'un dictionnaire . C'est merveilleux cette image de cette vie que l'on quitte et qui se débobine une dernière fois comme un film....Un grand monsieur de la scène que ce Jacques Weber , une légende du théâtre ! Toute mon admiration . # écrit le 23/04/16
Certes Balzac n'avait pas songé plonger dans la vie et l'intimité du père Goriot par le truchement du théâtre . Mais la mise en scène de Frédérique LAZARINI s'exprime merveilleusement bien par la magie du théâtre . Et sa subtile vision mélange de commedia dell' arte , de marionnettes, d' airs de musiques rappelant l'enfance et ce monde de l'imaginaire nous emmènent dans l'univers fragile d'un castelet Lyonnais . C'est un merveilleux moment " Balzacien"porté avec brio par trois excellents comédiens qui incarnent en " éveilleurs" tous les personnages du roman et c'est tellement idéal qu'ils nous touchent , nous font les maudire et nous embarquent dans la souffrance où ambition et amour fou se conjuguent tragiquement . Mais ces personnages dépeints par Balzac ressemblent furieusement à notre comédie humaine d'aujourd'hui! Bouleversant! # écrit le 22/04/16
Quand le monde perd la boussole....Que son Pays que l'on croyait tolérant et phare de la philosophie et de la culture s'emballe même l'exil ne nous apporte pas la sérénité et la raison de vivre . Zweig est allé jusqu'au bout de l'acceptable , comprenant que ces êtres qui brûlaient ce qu'ils avaient aimé , avaient en même temps anéanti sa liberté et le sens de sa vie . D'où cet univers mortuaire d'un homme spectre et d'une scène trou noir....Jérôme Kircher joue ce zweig destructuré au bout du rouleau mais qui tient à laisser un témoignage fort aux hommes de demain ...Un testament à méditer qu'en on aura retrouvé la raison . L'acteur dit admirablement ce texte où tout bascule d'un monde heureux qui vous adule au gommage progressif de toute votre personnalité comme cette voix qui s'éteint . Encore une fois Laurent SEKSIK a fait un beau travail sur l'homme Stefan ZWEIG . # écrit le 15/04/16
Décidément ce théâtre du Lucernaire est passionnant! Dans la même soirée un coup de coeur Ionesco puis ce moment admirable avec Bernard CROMBEY qui s'est approprié les sublimes textes de Daniel Pennac " Chagrin d'école" et "comme un Roman" pour en faire non seulement le portrait de souffrance du cancre à l'école mais aussi offrir ce merveilleux espoir d'en guérir avec l'alchimie d'enseignants remarquables , de reprise de confiance en soi et par la lumière apportée par les mots et les livres . C'est un superbe pied de nez à l'ignorance et à la croyance d'une maladie " cancre" incurable que fait Bernard Crombey moulé dans les habits de Daniel Pennac devenu professeur puis écrivain .Un exemple passionnant qui méritait bien en effet les lumières de la scène .Géniale interprétation et quelle leçon. # écrit le 13/04/16
Ils sont six acteurs sur scène dans un mélange clown blanc,mime, pantin....et ils se sont admirablement accaparés du monde irrationnel de Ionesco . Mais quel talent et ce jeune metteur en scène Alexis ROCAMORA embarque spectateurs et acteurs dans un monde à la fois cynique,humoristique et parfois déconcertant avec magie et génie . Réellement une interprétation de cette"Cantatrice chauve" qui est marquante et enchantera aussi bien ceux qui connaissent la pièce que les spectateurs qui la découvrent et sentent la puissance de ce théâtre de l'absurde . Un grand bravo et merci à cette jeune troupe qui a produit un travail remarquable . # écrit le 13/04/16
Quand on a dans un mouvement artistique des noms aussi extraordinaires que des Tzara, Breton,Man Ray......il est difficile de vouloir mettre en lumière des compilations de textes de poètes pâles, inconnus et oubliés . Et le spectacle réalisé s'en ressent durement et met en difficulté des acteurs habituellement admirables, qui font ce qu'ils peuvent du reste . Au final....Tout est un peu glacial et on ne ressort pas du Rond-Point DADA au coeur . Vite un autre spectacle pour découvrir la puissance créative et ....un peu provocatrice de ce dérangeant mouvement Dadaïste qui savait manier l'art de la dérision. # écrit le 11/04/16
Je vois que ce théâtre de l'absurde , Pinter , Beckett......et autres écrivains exprimant la part d'absurdité dans la condition humaine se font cruellement démolir, sans appel, par la critique de nombreux spectateurs. Et pourtant ce trio sur scène contribue bien à présenter ce couple vivant dans sa bulle loin de la société , " picolant" pas mal et attendant cette illusoire Anna dans un mélange d'ennui , de rêve /cauchemar éveillé et un zeste de réalité noyé parmi les souvenirs où chacun vit avec ce" à chacun sa vérité! Cette plongée dans la vie avec ses parts de vérité et d'ombre fonctionne parfaitement grâce aux excellents acteurs qui transforment en interrogations constantes ce monde nébuleux et forcément sans réponse . Cette pièce ne se déroule pas comme une belle histoire qui fonctionne bien . Et c'est là toute la force de ce théâtre de l'absurde qui nous manipule sans repères et peut en effet totalement déconcerté . Merci au théâtre de l'Atelier et à ses acteurs de nous faire découvrir sur scène ce théâtre exigeant et fort . # écrit le 10/04/16
Face aux murs
Sherlock Holmes et le mystère de la vallée de Boscombe