Ses critiques
10 pages de résultats triés par | | -Ne pas trop raconter l'histoire pour nous faire venir 7/10 Sympathique. Mais sans plus. Une histoire un peu dépassée Quelques détails amusants, la troupe est pleine d'énergie..et mène le spectacle avec entrain. Un ou deux instants d'émotion , un retournement final bienvenu. Cependant on est un peu loin de Feydeau qui a une mécanique comique beaucoup plus drôle, plus efficace, et continue..... Ici les situations sont très prévisibles...Les comédiens jouent le jeu et font tout pour nous distraire. Merci à eux. # écrit le 29 Avril , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Maquet....l'autre visage de Dumas père ....! 7/10 Alexandre Dumas père a accompagné toute mon enfance. Une époque où les enfants lisaient encore beaucoup ... car les tentations -autres- existaient peu. Grâce à l'obligeance d'un ami de mes parents qui possédait la collection complète des romans historiques (et populaires) d'Alexandre Dumas, j'ai passé, des moments merveilleux, plongée dans la lecture de ces livres que j'avais tant de peine à lâcher. Tant ils étaient captivants, bien écrits, et leurs personnages, qu'on suivait de tome en tome, bien trempés. Je n'ai pas oublié Dumas et j'avais vaguement entendu parler de son nègre. Mais je ne connaissais pas Auguste Maquet... J'ai voulu en savoir plus, je ne le regrette pas ! Je ne sais pas si la pièce " signé Dumas " est tout à fait fidèle à la réalité. Et si les rapports entretenus entre ces deux hommes reflètent bien leur quotidien et leur mode de collaboration. Mais la pièce est plutôt bien faite, le texte de bonne facture, le prétexte d'une journée historique assez habile, le questionnement sur la part respective apportée par chacun des deux protagonistes, soulevée avec raison avec la problématique: qui est le véritable auteur d'un texte? celui qui a les idées, un nom pour le promouvoir et la renommée qui lui assure un succès systématique, ou, celui qui vraiment écrit, rend cohérentes les histoires et met en forme? Comment et pourquoi accepter d'être dans l'ombre? J'ai été particulièrement convaincue par le jeu de Davy Sardou, un comédien que je n'avais jamais vu sur scène et qui incarne avec sobriété et pertinence, un Auguste Maquet, écartelé entre la dépendance dans lequel l'enferme et l'entretient Dumas et, son envie de reconnaissance des apports, apparemment certains et consistants, qu'il donne aux ouvrages de Dumas. Dumas, Xavier Lemaire, lui, est un peu caricatural et, il en fait un peu trop, dans son personnage arrivé, adulé par ses lecteurs et qui, au faîte de sa gloire, se ment à lui-même et se révèle assez odieux vis-à-vis de son collaborateur fidèle, avec tout le mépris qu'il exprime pour ce petit professeur qui n'appartient pas au monde de bourgeois aisé, et qui a réussi, dont il se prévaut. Soirée agréable, et qui donne envie de reprendre ses lectures d'enfance... # écrit le 21/11/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -« Paroles Gelées » : une soirée truculente, jubilatoire, pleine de fantaisie, de poésie, d’imagination. 8/10 Un public au TGP (dont plein de jeunes ados hilares ) amusé par une aventure théâtrale hors normes. Une jolie façon de (re)découvrir l'écriture de Rabelais, si jouissive et, pourtant, si éloignée de la nôtre. Des épisodes et des personnages qui nous amusent, nous touchent , nous émeuvent...même si on ne comprend pas tout! Des comédiens/ musiciens, pleins d'énergie, de vivacité, qui se livrent à un corps à corps époustouflant avec des torrents de mots, des histoires complètement absurdes et des rêves insensés. Grâce à ce travail exemplaire de la troupe, et une mise en scène dynamique et joyeuse, une intimité est rendue possible avec les mots et les histoires du " quart Livre ". Et d'emblée ce n'était pas évident ! A découvrir lors d'une prochaine tournée. # écrit le 07/06/18
| -« Eden Teatro » …. : « le douloureux chemin de croix » des artistes de cabarets…. 6/10 Alfredo Arias s'est emparé du texte " De la vie à la scène " du napolitain Raffaele Viviani, -pur enfant de la balle puisque ses débuts sur scène se firent dès ses 4 ans (en 1892 !)- , et nous invite à découvrir le monde interlope des cabarets populaires à numéros, le circuit des théâtres de variétés, un monde de galère et de misère noire.... Ce spectacle, en langue napolitaine rend hommage au spectacle populaire et à la rude vie des artistes " de seconde zone ", celle des cachets minables , des combines pathétiques, de la débrouille revendiquée, et assumée, et des illusions perdues. Je n'ai pas tellement accroché.... Grosse difficulté déjà, la densité du texte et son énonciation à un rythme tellement rapide (le propre de la langue napolitaine, sans doute !) Cela oblige le spectateur ne la maîtrisant pas, et s'il veut comprendre -un peu- de quoi il retourne, à se mobiliser en continu sur le sur-titrage -certes très lisible- mais situé de chaque côté de la scène, le privant de ce qui se passe -simultanément- sur le plateau lui-même.... C'est fastidieux, et fatigant à la longue, car on peine à suivre -rythme effréné de lecture- et on en arrive à perdre le sens ! Du coup, les numéros qui s'enchaînent perdent beaucoup de leur intérêt et je ne suis pas sûre d'avoir perçu réellement " l'enfer sur terre " de l'" Eden Teatro ". Les scénettes (et considérations) -avant et après numéros-, alternent avec chants et danses des numéros .....la vie quotidienne des artistes quoi ! C'est bien réglé, les costumes, maquillages et perruques sont originaux, le décor est tout à fait crédible, les lumières bien agencées, les 3 musiciens dans la fosse (accordéon, violoncelle et piano) en interaction avec les artistes sur scène. Mais ce n'est qu'à de rares moments, seulement, qu'on saisit ce à quoi doivent se plier, pour survivre, les artistes, le chantage exercé sur eux par certains de ceux qui les emploient, les manies plus ou moins perverses des habitués, les complicités ou, au contraire les jalousies qui sévissent sur scène et hors scène . Outre cette difficulté créée par la langue, s'ajoute qu'avec Alfredo Arias à la mise en scène, je m'attendais à du plus noir, du plus déjanté, du plus provocateur, du plus émouvant.....De ce point de vue mon attente n'est pas tout à fait satisfaite. Dommage, car les artistes, passent d'un personnage à l'autre avec une facilité déconcertante, changeant de rôle, de sexe, de monde (celui des artistes, puis du personnel du théâtre ou du public des habitués) avec la plus grande aisance. Il n'y a rien à leur reprocher bien au contraire. De vrais artistes de cabarets.... Je regrette vraiment de n'avoir pu apprécier à sa juste mesure l'enjeu de ce spectacle....Ma méconnaissance du napolitain y est sans doute pour beaucoup ! j'aurais pourtant bien aimé rester moins en dehors! # écrit le 28/05/18
| Théâtre contemporain: Débrayage -20 ans après.... 7/10 Une suite " bien huilée " (mise en scène fluide) de sketchs, -dont certains sans texte-: quelques exemples des situations ordinaires de la vie en entreprise, un univers souvent cruel, qui broie les individus avec la complicité complaisante, ou obligée, de quelques autres....Ceci étant parfaitement démontré, sur le plateau, par les personnages incarnés. Le texte de Rémi de Vos,pourtant ancien -années 90-, est toujours d'une brûlante actualité et, le restera sans doute encore longtemps, dans un monde désormais acquis à un libéralisme débridé. Le jeu des 4 acteurs, plutôt juste dans un rendu burlesque, grotesque, absurde de vécus quotidiens, à peine exagérés... Ils savent exploiter tous les registres et faire naître rapidement toutes sortes de personnages. Bravo! On peut prendre le parti d'en rire -bruyamment et en continu- (exutoire ??, bonne conscience ?? soulagement de ne pas les avoir vécus directement ??) comme quelques spectateurs ..... ou bien, s'affliger (mon cas) de la permanence dans le temps des situations montrées par ce spectacle....Perplexité aussi devant ce texte, traité sur un mode burlesque, mais ne servant au final -et c'est selon- qu'à rire franchement ou à rire jaune....Rien de plus me semble-t-il.. # écrit le 22/05/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Le chant des oiseaux.....une pure et délicate poésie sonore 8/10 Une version lyrique d'un conte oriental du 12ème siècle (du persan Farid Al -Din Attar ) qui a séduit Michaël Levinas puisqu'il en a composé la musique et le livret -à partir de l'adaptation en français de Jean-Claude Carrière- pour une 1ère création en 1985 Un conte qui narre la longue et difficile migration d'une nuée d'oiseaux de toutes sortes, à la recherche du " Simorgh ", un personnage mythique, mystérieux roi des oiseaux .....sous la houlette d'une Huppe, leur guide, aussi déterminée qu'inquiétante. Cette longue quête fera découvrir à ceux des oiseaux qui auront surpassé leur hésitation de départ, n'auront pas abandonné en route, ou ne seront pas morts d'épuisement au cours du voyage, un important secret : " le Simorgh n'est pas ailleurs, il est sur la terre, au sein des coeurs raffermis par les épreuves ". Une trentaine d'années après, le théâtre de l'Athénée -Louis Jouvet ouvre ses espaces (scène et salle) à une nouvelle production. L'ensemble " 2e2m ", 8 musiciens sous la direction musicale de Pierre Roulier -tous sur scène – , nous livre une partition enrichie par des effets de réverbérations sonores réalisés en direct. On est enveloppé d'une atmosphère de rêve, singulière, via des inter-actions entre la musique jouée sur scène et celle provenant d'une structure électro-accoustique dont je ne saurais vous décrire le mécanisme mais dont le résultat est merveilleux et bluffant. La Huppe, Raquel Camarinha, soprano sait jouer de sa voix parlée, chantée, hurlée.... La mise en espace, plus qu'une mise en scène, de lilo Baurest pleine de grâce. Musiciens participant à l'avancement du récit par du mime, assez inattendu et plein d'esprit, de beaux jeux de lumières, des accessoires et " costumes transformables", des éléments de décor minimalistes de belle esthétique, une symphonie de gestes, des taches de couleur viennent apporter leur support aux 2 comédiens, " les oiseaux " et " le narrateur " qui nous donnent récit des différentes étapes de l'aventure. Je n'en dis pas plus car cet univers poétique, qui fait vivre devant nos yeux cette conférence des oiseaux, est comme le Simorgh à découvrir par soi-même dans la belle salle du Théâtre de L'Athénée..... # écrit le 08/04/18
| -Périclès ou le chaos..... 7/10 Periclès, prince de Tyr (vu au théâtre des Gémeaux à Sceaux ) En mettant en scène Périclès Prince de Tyr, une pièce dite mineure de Shakespeare, l'anglais Declan Donnellan, metteur en scène qui a ses habitudes au Théâtre des Gemeaux, s'est lancé un défi..... Un défi qu'il lance d'ailleurs à nous spectateurs tout autant.... puisqu'il nous invitera (nous qui ignorons tout de cette pièce, seule connue des " spécialistes " du grand William) à entrer dans une histoire rocambolesque aux rebondissements aussi multiples qu'invraisemblables ..... Mais au début, on ne le sait pas encore.... Une mise en scène centrée sur une " unité de lieu " tout à fait inattendue (et sans doute déroutante pour beaucoup de spectateurs) puisque tout démarre, et se passe, dans une chambre d'hôpital où se trouve alité, avant notre arrivée en salle, un comédien dont on ne sait pas encore (mais le saura-t-on vraiment au fil du spectacle) qui il est. Du personnel médical (avec accessoires et gestes appropriés) et un entourage familial se relayant à son chevet, semblent préoccupés par son état...tandis que la radio à son chevet laisse entendre une émission récente de France culture (je l'ai reconnue !). Un environnement qui laisse à penser qu'il s'agit d'une personne dans un état de coma, que l'on veille heure par heure....en essayant de réveiller sa conscience.. Des débuts de spectacle, durant lesquels je me suis dit " encore une chambre d'hôpital.....une nouvelle mode ??? " -après la Tempête cette année ou, Cyrano, voici quelques années...etc.- Et puis le malade se dresse, la radio s'éteint, et nous y sommes.....La pièce démarre. Quelques éléments sonores ou visuels viennent changer l'atmosphère. Ils nous invitent à imaginer.... A-t-il recouvré ses esprits, son coma est-il fini ? ou bien, nous donne-t-on l'occasion d'entrer dans sa tête, et dans ses délires ? Un récit picaresque de la veine de la farce et du théâtre de tréteaux va se jouer devant nous. Avec des épisodes comiques, mais aussi de la tension dramatique. On est un peu perdu car l'histoire est incroyable, les épisodes s'enchaînent, les acteurs incarnent plusieurs personnages dans le récit. On nous convie à une sorte de voyage en chambre : le long périple, plein d'aventures aussi désastreuses les unes que les autres, du Prince Périclès qui, fuyant une situation dramatique et contre son honneur, se trouve enferré dans une succession de situations improbables. Tout va de mal en pis ! Le destin lui est défavorable ! Et il se laisse engloutir par l'adversité. Tout y est : tempêtes, mariage, naissance, naufrage, morts violentes, trahisons, captivité, exploitation d'une jeune innocente, mise en esclavage, tournois de chevaliers, intervention bénéfique des dieux.....Bref tout cela, sans le moindre support de moyens audiovisuels, tels que ceux que certains metteurs en scène actuels affectionnent... et qui pourraient contribuer à situer les aventures.. Les aventures s'enchainent entrecoupées par le retour " à maintenant et ici " On est à nouveau à l'hôpital pour de brefs instants! Ceci permet de passer ensuite à l' épisode suivant... Peu à peu le sens fait jour..... Un destin funeste sur lequel le héros n'a pas de prise et surtout, contre lequel il ne fait rien. Il se laisse engloutir par l'adversité , le désespoir (d'où la léthargie et la chambre d'hôpital et le coma ???) Une famille déchirée : le prince , son épouse morte et sa fille réduite à l'esclavage qui vont se trouver réunis -eux 3-, ressuscitée -l'épouse- et délivrée -la fille- par l'intercession d'une déesse bienveillante. La destinée s'est retournée mystérieusement ! L'intervention du magique, du merveilleux ! Finalement peu importe que l'on ait tout compris ou non, que le propos soit crédible ou pas, que le fantastique prenne le dessus ou non sur la réalité, qu'il s'agisse d'un grand Shakespeare ou pas, que le récit ne soit pas aussi magique et merveilleux qu'il aurait fallu, que la mise en scène soit trop conceptuelle et dépouillée.....moi je me suis laissée prendre et ai apprécié ce spectacle assez insolite. Les comédiens s'en tirent bien et j'ai passé une soirée plutôt agréable mais je ne suis pas sûre qu'il en ait été ainsi pour toute la salle... D. Donnellan fait souvent plus l'unanimité sur ses spectacles. Les temps changent ! # écrit le 29/03/18
| -Notre innocence …..pas tant que cela ! 8/10 Au début du spectacle, un choeur -à l'antique- de 18 jeunes gens et filles, qui scandent longuement (avec talent, c'est impressionnant !) à la face des générations d'avant (le public ? -jeune pourtant ce soir-là dans sa majorité-) son désespoir, sa fureur, son impuissance, ses accusations, privés qu'ils sont , disent-ils, de toutes perspectives, de tout avenir.....et qui ne se reconnaissent pas dans ce à quoi leurs aînés, les générations d'avant, s'accrochent, ont cru, leur ont transmis ou les obligent à vivre.... C'est rude, c'est excessif, c'est parfois drôle, c'est bien ficelé, même si sans doute un peu long. C'est en tout cas un morceau de bravoure admirable que ce choral à l'unisson avec variations rythmiques (sans chef d'orchestre !). Bravo ! Ces jeunes qui se perdent dans les excès pour ne pas penser, pas désespérer trop, pas ressentir trop cruellement, ou pour ne pas sombrer...ni.... pour avoir à s'engager, ou à tenter de changer les choses.. jusqu'au moment où la tragédie survient et ils n'y sont pas préparés. A la fin du spectacle, un souffle, du rêve, de l'imaginaire, un jeu de lumières , de voiles, de pénombres, de silhouettes, d'ombres .....et l'irruption d'une petite fille, réelle ou irréelle, orpheline peut-être, avec l'ouverture des possibles : de l'émotion, de la poésie, de l'onirisme...Tout n'est peut-être plus si noir....ni perdu.....De l'espoir renaît ! Entre temps, la confrontation à la mort, aux questionnements âpres que suscite un suicide. Et, des manifestations d'incrédulité, d'indifférence, d'égoïsme, de culpabilité, de lâcheté, d'inquiétude, de prudence, de fureur, de faux semblant, de générosité -intéressée ?-, de dégoût, d'agressivité, d'irresponsabilité..... Les échanges sont durs, sans concessions, violents, dans une langue crue, directe, sans artifices. Les rôles (des archétypes ?) sont bien définis ! Chacun des protagonistes en apprend un peu plus sur lui-même, sur ce qu'il n'a pas fait, n'a pas voulu voir, croyait savoir et dont il se contentait, sur ce dont il se vantait, sur ce qu'il aurait pu faire, ou, sur le malheur, que par son indifférence, son cynisme ou sa lâcheté, il a précipité... Et nous, on voit se dessiner une personne ou un personnage, " la suicidée ?"... dont ses copains, apprentis-comédiens comme elle, en fait ne savaient pas grand-chose, même ceux qui se pensaient proches d'elle, parce qu'au fond cela les arrangeait bien....Réalité, fiction s'entremêlent. Chacun son trip, son histoire, sa vie, son mode de survie....et sa façon de " compagnonner " ! Ce spectacle aux formes et aux écritures multiples constitue un beau travail. Ces jeunes s'en sortent très bien et ont des talents nombreux. " Notre innocence " m'a plu, intéressée, émue. Je n'ai pas vu le temps passer. 2H15 sans entracte. J'ai été captivée. Wajdi Mouawad a eu raison d'encourager ces jeunes à se dépasser et à dépasser le traumatisme vécu, à travers ce spectacle qu'il a conçu pour eux et avec eux. Ensemble ils ont " fait quelque chose " de ces événements tragiques (cf.les vraies morts : le suicide du copain de Mouawad lors de sa jeunesse au Québec et, la crise cardiaque de la camarade de promo des jeunes, disparue elle aussi prématurément). Le deuil a pris ici une forme collective inattendue et c'est bien ! # écrit le 22/03/18
| -Sidi Farès -fin des années 80- quelques temps avant la plongée dans les années noires de l’Algérie 9/10 Avec trois fois rien, un décor minimaliste, quelques cageots de plastique, des cordes à linges, des bouts de vêtements, trois acteurs excellents -ils sont vraiment très bons et de surcroît accueillants et généreux- nous jettent à la face les drames qui ont traversé les vies des algériens et soulevé la jeunesse: les interdits de toutes sortes, la tradition au déficit des femmes, le carcan de la société, la censure, la pénurie plus ou moins organisée, et son corollaire, le quotidien très compliqué, la corruption, les intimidations policières, les compromis des gens de pouvoir, la violence. Par petites touches, avec émotion, humour, tendresse, vivacité, se joue devant nous le drame d'une jeunesse sacrifiée. Une jeunesse qui malgré tout aime, se passionne, ne se soumet pas, ose se révolter et lutte. Une évocation puissante qui en dit beaucoup. Il y a aussi le charme des petites scénettes avec accent et gestuelle appropriés. L'humour alors n'est pas loin, une forme de résistance qui aide à supporter un quotidien oppressant et/ou à déjouer la stupidité des serviteurs du pouvoir. # écrit le 05/01/18
| Spectacle Musical: D.I.V.A. -Operas pep’s pour 5 divas : une soirée jubilatoire 10/10 Pour chacune des 6 oeuvres, excellent agencement des extraits choisis, qui ne les trahissent pas et de bons arrangements musicaux. On appréciera d'autant plus l'esprit et la finesse des choix, si on connait bien l'oeuvre dans son entier. Interprétation de qualité (voix, chorégraphie, comme jeu d'actrices). ce sont de vraies cantatrices. Des costumes " foldingues " et un jeu d'accessoires décalés et bien trouvés. C'est fluide, joyeux, dynamique, plein d'humour. Chaque interprète a son instant d'émotion ou de bravoure. La formation de chambre qui les accompagne est partie prenante du parti pris choisi. On s'amuse, on est ému, on ressort joyeux. Bref, à ne pas rater ! # écrit le 05/08/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
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