Ses critiques
3 pages de résultats triés par | | -Hommes qui rient, hommes qui pleurent. 8/10 Ecrire une pièce sur la condition masculine à l'heure où les féministes monopolisent le discours,il fallait oser! Fabien Le Mouël, (qui est aussi l'auteur de " Fragments de Femmes ") l'a fait, avec talent et humour. Ses 26 portraits, instantanés d'hommes pris sur le fait , au travail ou dans l'intimité,jonglant comme ils peuvent avec l'amour, l'amitié, la virilité et leur corps,révèlent des êtres sensibles , dignes d'empathie.Certains nous touchent, d'autres nous révulsent.Tous nous parlent au coeur. Il faudrait une sacrée dose de mauvaise foi pour ne pas trouver un écho en soi, dans cette galerie de portraits. Les comédiens Harold CROUZET, Florian VELASCO et Fabien Le Mouël , passent de la frivolité aux personnages plus tragiques, avec dextérité.On reconnaît là, la maîtrise de la direction d'acteurs de François RIMBAU, pour nous trimballer du rire aux larmes. # écrit le 19/05/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Narcisse est mort ! Vive Narcisse! 8/10 Une relecture contemporaine pour un sujet éternel: le personnage que se construit le comédien peut-il dévorer son créateur ? Le double que s'invente l'acteur est-il un piège ? Qui sont les complices de cette auto-destruction annoncée ?L'auteur? Ses partenaires de jeu? Ses ennemis? Ses amis ? Il fallait beaucoup d'humour, d'énergie de la part de cette jeune troupe, son enthousiasme , et un jeu subtil d'écriture, pour célébrer en grande pompe, le triomphe et la décadence de Narcisse. # écrit le 02/05/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| Théâtre contemporain: Kids -Tableaux de guerre avec accalmies 9/10 Nous sommes tous sortis secoués par ce spectacle . Il entre évidemment en résonance avec les terribles événements d'Ukraine, même si l'action se déroule en 1996 à Sarajevo. D'abord, il y a le texte magnifique de Fabrice MELQUIOT, qui allie une langue métaphorique au langage très cru de ces orphelins des rues, et qui crée un univers à la fois poétique et une atmosphère poisseuse , très réaliste. Il faut saluer aussi le formidable travail d'équipe, l'investissement physique et moral de chacun des comédiens et comédiennes, qui se sont identifiés avec sincérité dans les émois pré-adolescents. .Une direction d'acteurs très précise et percutante.Soutenue par un accompagnement à la guitare électrique poignant. # écrit le 06/03/22
| Théâtre contemporain: Petite. -Du bel ouvrage 9/10 Un jeu précis et percutant.Un texte ciselé et subtil.J'y ai vu trois personnages se battre pour sortir de leur enfermement mental, de leur folie, de leur schizophrénie.Une ultime tentative , désespérée pour communiquer,partager.Pour aimer, enfin. # écrit le 20/02/22
| -Fidèle à l'esprit de FEYDEAU 9/10 Mise-en-scène précise et dépoussiérée d'Emily BERNEAU.Tous les comédiens sont au taquet pour nous emporter dans un tourbillon de folie. On ne sait plus si on doit rire ou pleurer de la connerie des personnages # écrit le 25/10/20 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Un élan d'amour pour PIAF 10/10 Le soir où j'ai assisté à " I love Piaf ",Michaël MSIHID était le " meneur de revue ", Stéphanie SCHLESSER interprétait les plus grands succès de Piaf, et Aurélien NOËL était à l'accordéon.J'ai rarement vu une symbiose aussi réussie entre trois artistes. Michaël MSIHID n'est pas seulement un conteur né.Il agrémente d'anecdotes authentiques, croustillantes parfois, son admiration pour le personnage PIAF.Mais surtout, il introduit les prestations de sa partenaire ( quand il ne chante pas en duo avec elle ),avec un naturel, une élégance et une gentillesse dont toute chanteuse pourrait rêver pour servir ses entrées sur scène. Stéphanie SCHLESSER évite le piège de singer Piaf. Elle choisit de s'approprier à sa manière le répertoire de "la môme " , mais avec une telle sincérité, un tel plaisir à s'offrir au public, qu'on retrouve l'énergie, la générosité, l'émotion et même la gouaille d'une chanteuse des rues, de celles qui chantent avec leurs tripes. Emportés par la virtuosité inouïe de l'accordéoniste, Aurélien NOËL, le miracle se produit : ces trois artistes ne font plus qu'un, transportés par un même amour pour l'univers de PIAF ; ce soir-là, j'ai vu la salle les réclamer encore et encore ! # écrit le 11/06/19
| -Cher menteur ! Quelle bonne idée a eu Patrick ROUZAUD de nous faire découvrir cette pièce de Jean COCTEAU ! Fidèle à la trame du roman d'Oscar WILDE, le metteur-en-scène relève le dur défi de nous étonner encore avec l'histoire archi-connue de ce Dorian GRAY, qui aspirait à la jeunesse éternelle. Et pourtant, P.ROUZAUD parvient à nous happer dans sa toile. Par quelle ruse ? J'ai vu dans son " Dorian GRAY ", une parabole de l'acteur face à son personnage: le personnage peut transcender l'acteur, mais, en même temps, l'humilier en le rappelant à sa pauvre condition humaine. Tout est fait dans ce spectacle pour entretenir le spectateur dans une illusion délicieuse :des comédiens convaincants, un choix de lumières et de musiques envoûtantes, des clins d'oeil au cinéma de COCTEAU... Bref, du théâtre dans le théâtre, en une succession de tableaux chatoyants.Mais, comme une vanité du XVII ième siècle, Patrick ROZAUD nous rappelle, par la séduction des sens, cette terrible vérité : " Souviens-toi que tu es mortel ! " # écrit le 25/05/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Kafka en philosophe railleur 10/10 Découvrir KAFKA en s'amusant: ce n'est pas le moindre des mérites de cet excellent spectacle.Tout y est conçu pour rendre KAFKA accessible,limpide et drôle.La traduction et l'adaptation de Vincent Freulon défend une pensée joyeuse, enthousiaste et généreuse. Étonnement moderne,à l'heure où l'on se demande enfin si les animaux ont une âme, et donc s'ils ont droit au respect.En donnant la parole à l'animal, KAFKA le montre capable d'émotions, mais s'interroge aussi sur l'animalité de l'homme... et son négatif : KAFKA montre un animal devenu trop humain à force de côtoyer l'humanité. Par ses clins d'oeil malicieux au Musical et au cinéma d'avant-guerre,la mise-en-scène de Khadija El Mahdi scrute nos inconscients de colonisateurs.Mahmoud KTARI, quant à lui, incarne avec subtilité et humour, nos contradictions, nos élans instinctifs à la fois vers la liberté et vers la servitude volontaire. # écrit le 28/02/19
| -Tendres années 10/10 Christophe BOTTI n'a pas son pareil pour dépeindre les émois des adolescents, leurs peurs d'entrer dans le monde des adultes,mais aussi ce formidable appétit de vivre et d'être aimé.La mise en scène subtile de Frédéric MAUGEY, et l'interprétation sensible de Léa MALASSENET,Thomas VIOLLEAU et Douglas LEMENU nous tend le portrait émouvant, pudique et fragile d'une jeunesse plus farouche que sauvage. # écrit le 17/01/19
| -UNE PUISSANCE ÉROTIQUE ET SENSUELLE INDÉNIABLES Porter au théâtre l'autobiographie érotique de COCTEAU relève d'une provocation,et le metteur-en-scène Hazem EL AWADLY s'acquitte de ce défi de façon originale et subjective. Les spectateurs sont accueillis par de charmants garçons,marins ou travesti, dans un lieu qui évoquent aussi bien les bordels pour garçons fréquentés par Marcel PROUST, que les marlous des romans de MAC ORLAN. Ils nous ont régalés d'un excellent plat égyptien. Le livre de COCTEAU est prophétique : écrit en 1927, il revendique plus que la tolérance vis à vis des homosexuels : UNE ACCEPTATION SANS CONDITIONS.A l'époque des " manifs pour tous ",ce pamphlet est d'une brûlante actualité. Ce que Hazem EL AWADLY demande à ces jeunes(et beaux)acteurs,est d'une grande audace : jouer nus, s'étreindre sans ambiguïtés. C'est indispensable pour goûter la force érotique des écrits et des dessins de l'auteur. Tous ont su, dans une expression dramatique inspirée de la tragédie antique,transcrire sur scène la confession fiévreuse d'un écorché vif, offusqué par la bêtise et la brutalité d'une société qui sombrera dans le fascisme. Le choix d'un jeu délibérément outré, illustre le " complexe de St-Sébastien ",propre aux homos de cette époque:l'auto-flagellation, le doute, le remord,le recours à la religion. Hazim EL AWADLY choisit un esthétisme à la fois oriental... et baroque (jusqu'au phrasé des interprètes);l'influence de CARAVAGE ? " Le livre blanc " raconte COCTEAU secret: le TOULON de sa jeunesse androgyne,ses flirts, et son flirt avec la mort,la fuite d'un hyper-sensible dans l'Opium puis sa rédemption dans l'Art et la beauté, la solitude de l'homosexuel et de l'artiste;son auto-dérision aussi .Hazim EL AWADLY transpose cette mythologie personnelle en un théâtre intime d'une grande sensualité.Par les mots de chaque personnage, homme ou femme, s'exprime une facette du génie de Jean COCTEAU.Sous la forme d'un quatuor,ou d'un coryphée, chaque bouche donne à entendre son oracle. C'est magnifique. On pardonne vite l'impétuosité de jeunes comédiens qui crient trop souvent. # écrit le 10/07/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
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