Ses critiques
6 pages de résultats triés par | | -Envoûtant 10/10 Je confesse n'avoir jamais lu l'oeuvre originelle ni vu l'une des nombreuses adaptations sur grand ou petit écran. Je n'avais donc qu'une idée relativement vague du propos de la pièce, qui s'ouvre sur un long tableau où l'on voit la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se faire habiller par leurs domestiques, chacun de son côté, accompagnés d'une musique annonçant d'entrée la volupté auditive autant que visuelle que le spectateur s'apprête à vivre. Sans qu'un mot ne soit prononcé, le cadre et l'importance de la relation unissant les deux personnages principaux sont posés. L'alchimie entre Delphine Depardieu et Valentin de Carbonnières est hypnotique. Le temps semble suspendu chaque fois que le ballet reprend entre les deux personnages, pénétrés d'attirance autant que de répulsion l'un pour l'autre. On ne sait si on aime ou déteste la marquise et le vicomte, ou plutôt on les aime et on les déteste tour à tour, selon l'angle sous lequel on regarde les facettes, hideuses comme touchantes, que la vie et l'expérience ont sculpté sur le corps et le visage de chacun. Il serait injuste de réduire la pièce aux deux acteurs principaux, toutefois, car tous, premiers comme seconds rôles, jouent extrêmement bien. J'ai personnellement eu un petit coup de coeur pour la tante de Valmont, peut-être le personnage le plus humain de tous, en tout cas celui dont le spectateur lambda comme moi se sent le plus proche. # écrit Jeudi
| -Parfaite 10/10 Deux amies montent à la capitale pour quelques jours : " Et si on se faisait un théâtre ? " Bon, je cherche ce qui se joue un mardi, en début de soirée parce que les horaires de train nous contraignent. Après avoir fait défiler la pléthorique offre parisienne (une des raisons pour lesquelles j'aime cette ville), je jette mon dévolu sur l'Heure des assassins. Je crois que je n'aurais pas pu mieux choisir. Cette pièce est parfaite. Tout est au top. Les acteurs sont d'un niveau magistral , les personnages, pour la plupart figures bien connues de la culture populaire du début du vingtième siècle, charismatiques et parés de costumes qui me font me pâmer de jalousie , le décor magnifique, donnant furieusement envie d'aller vivre à cette époque , l'intrigue bien ficelée et d'une logique imparable, chaque rebondissement étant subtilement amorcé quelques scènes en amont par un détail en apparence anodin... J'en veux encore ! Bref, si des amis vous demandent une pièce de théâtre, emmenez-les voir l'Heure des assassins. Succès assuré — j'ai deux témoins pour le garantir —, et en prime vous passerez pour une personne de goût. # écrit Il y a 2 semaines
| -Du théâtre pur jus 9/10 La pièce nous plonge au sein d'une équipe de la DGSI. Un attentat est imminent. Tout le monde est sur les dents, et tous traquent obsessionnellement le cerveau de la cellule terroriste... Tous, sauf Niels : lui est persuadé que la clef du réseau est Abdel, un djihadiste repenti... L'une de mes premières profs m'avait dit, il y a longtemps, que le théâtre, c'était le conflit, c'était la tension. Si on prend cet adage au pied de la lettre, alors on est dans du théâtre pur jus, face à cette impression de marcher perpétuellement sur une corde raide sans savoir de quel côté on va basculer... Une instabilité constante qui se marie bien avec l'idée que je me fais de ce métier, et de ce qu'en montre la pièce : l'incertitude permanente, les doutes, les arbitrages incessants... Une piste, maigre , des indices, vagues ou équivoques. Attendre du concret et prendre le risque que le pire n'arrive d'ici là ? Ou suivre son instinct coûte que coûte, au risque de perdre sa boussole morale et de franchir le point de non-retour synonyme de victoire pour l'ennemi, puisque, même éliminé, ce sont les méthodes et le fanatisme de ce dernier qui l'emportent au final ? J'ai bien aimé voir la pièce arborer différentes couleurs et nuances, en traitant de plusieurs thèmes qui gravitent autour de ces enjeux, comme le traumatisme post-attentat d'un personnage, ou le courant suprémaciste blanc dont se revendiquent d'autres, notamment un gamin ignorant tout de la vie, ou du moins persuadé que le seul petit centimètre carré du tableau qu'il est capable de voir représente la toile du monde dans sa totalité. Et si un ou deux passages m'ont un peu moins convaincu (mais c'était peut-être juste ce soir-là, cela arrive), à plusieurs reprises le jeu d'acteur m'a très impressionné. Rien que pour ça, je trouve, la pièce vaut le coup d'être vue. # écrit le 11 Novembre , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| Théâtre contemporain: Passeport -Un succès (encore) mérité 10/10 J'aime toujours autant la narration d'Alexis Michalik. Chaque pièce transpire l'amour des histoires, que ce soit par le soin apporté au récit et à l'intrigue ou par cette fréquente mise en abyme prenant la forme d'un personnage amoureux (ou tombant amoureux) des livres. C'est le cas dans Passeport, pour mon plus grand plaisir bibliolâtre. Une narration impeccablement servie par une mise en scène époustouflante : efficace et rythmée, avec sa maîtrise parfaite de la lumière, de la musique et ses décors qui changent en un tour de main, façon cuts cinématographiques — encore une marque de fabrique. Une narration intelligente, enfin. Une histoire d'humanité et d'humanités, de personnages avec leur part d'ombre et de lumière, d'individus pris dans un récit plus grand qu'eux, qui les dépasse tous mais les influencent autant qu'il est influencé par eux. Et toujours — que ça fait du bien — cette flamme de bienveillance même dans les moments de noirceur, ce petit caillou d'optimisme que le désespoir ne peut éroder. La pièce, comme beaucoup de ses aînées, traite d'un sujet sensible : la jungle de Calais, point de départ de l'action, et le parcours du migrant (si vous avez lu " du combattant " par réflexe, vous avez eu raison). Le genre de thème prompt à être mal( )traité, soit parce que l'auteur voudra marteler son message, quel qu'il soit, sans prendre en considération toute la complexité du sujet, soit parce qu'il jettera au contraire un voile pudique dessus pour éviter les polémiques. Dans Passeport, ni pusillanimité, ni leçon de morale : le tableau est mis en lumière, tout simplement, éclairé à la vue de toutes et tous sans volonté d'aveugler ni de laisser la moindre zone d'ombre. Une amie me qualifiait récemment cette façon de faire de " pédagogue ", un mot que j'ai trouvé très juste. Les miens peinent à rendre hommage à ce nouveau chef-d'oeuvre. Vivement le prochain. # écrit le 05 Octobre
| -Très bon moment ! 9/10 Par ici la sortie ! Ou pas. Trois personnages réunis pour un mystérieux prétexte se voient forcés par leur patron de participer, sous peine de licenciement, à... un escape game. (C'est crédible. Si, si, j'ai connu dans mon milieu professionnel des gens atteints d'un tel degré de perversité.) Bon, déjà, la situation est complexe, mais si on y ajoute les cachotteries des uns et des autres et la personnalité totalement borderline d'un des trois, on obtient un cocktail explosif... malheureusement moins du genre à ouvrir une porte blindée qu'à éclater au visage de nos infortunés larrons. Mais, évidemment, le calvaire des uns fait le plaisir des autres (non, ce n'est pas du sadisme). Celui du public, en l'occurrence, mais aussi celui des acteurs : quatrième mur brisé façon explosif susmentionné, déambulation dans les gradins en apostrophant des spectateurs qui ne savent plus très bien qui ils sont... On sent que les comédiens s'amusent, et comme toujours, c'est communicatif. Cette réaction du public face aux acteurs me fait penser à celle du petit enfant qui absorbe façon éponge les émotions des adultes qui l'entourent. Au final, une très bonne soirée passée en compagnie de quelques camarades adeptes, comme moi, de jeux d'évasion (le terme français, si vous vous demandiez), la différence étant qu'en général, nous, on peut choisir avec quels partenaires on s'aventure dans une petite salle obscure. Pour en sortir, c'est mieux ! # écrit le 22 Septembre
| -Un régal 9/10 Un régal pour l'amateur d'alexandrins que je suis. Le style de l'auteur rappelle énormément celui d'Edmond Rostand. Il y a en effet du Cyrano dans cette oeuvre, un Cyrano qu'on aurait raccourci (la pièce, pas son nez) et coupé en deux, chaque moitié s'incarnant dans deux personnages amis et rivaux : le soldat, et le poète. Incarnés par les comédiens de la Plume aiguisée, le texte se retrouve sublimé par le jeu généreux des acteurs, virevoltant dans tous les sens mais toujours avec maîtrise et une justesse jouissive. C'est drôle (la scène de folie de César est un régal), c'est ciselé, c'est fin, et que la cible soit tracée sur la poitrine ou le front du spectateur, la plume fait mouche. J'espère vraiment que César ou le Poète amoureux sera rejouée, elle le mérite ! # écrit le 17 Septembre
| -Yeah! 10/10 Heureux d'avoir enfin pris le temps de découvrir ce nouveau spectacle " À l'américaine " ! Sophie et Alexandra y pointent avec humour les multiples tics et travers de la société occidentale contemporaine, de l'addiction au smartphone à la culture d'entreprise branchouille — un passage que j'ai particulièrement adoré, tellement j'y ai reconnu ma boîte... Les deux comédiennes jumpent (yeah) d'un sujet à l'autre avec une énergie folle et communicatrice. Le show commence à cent à l'heure et reste à ce niveau jusqu'au final, au point que je me sentais complètement survitaminé en sortant de la salle. Si vous avez besoin d'une cure, il reste encore deux dates. Faites-vous plaisir ! # écrit le 12 Février
| Improvisation: Chaos -Du chaos naît l’humour 10/10 J'étais très curieux de découvrir ce nouveau format, et comment mes improvisateurs préférés allaient se renouveler après dix années à nous narrer des biographies toutes plus inventives les unes que les autres. Eh ! bien, l'inventivité est toujours là ! Je n'en écrirai pas plus ici pour ne pas trop divulgâcher le concept, je dirai simplement que c'était, une fois de plus, une exceptionnelle prouesse, merveilleusement drôle, et que je suis déjà sûr de revenir encore et encore assister à ce joyeux chaos. Bravo ! # écrit le 07 Février
| -Beau et poignant 8/10 Tous mes rêves partent de gare d'Austerlitz. Un titre que je trouve particulièrement beau, tout en contraste avec l'âpreté du propos de la pièce. Nous sommes la veille de Noël, dans une prison pour femmes. Précisément dans la bibliothèque de la prison, sorte de QG d'un petit groupe de détenues qu'on découvre petit à petit, oscillant entre empathie et défiance devant l'énergie envahie de sauvagerie qui émane de ces femmes aux parcours glauques et sans espoir. Une ambivalence présente à plus d'un niveau... Qui de la prison ou de la violence, en effet, précède l'autre ? C'est pourquoi, quand débarque une nouvelle venue un peu naïve et très effrayée, on s'interroge... À quoi ressemblaient ses nouvelles camarades le jour de leur propre arrivée ? Comment survivre au fil des mois et des années dans cet environnement où l'aliénation vous guette à chaque pas, ne pas sombrer dans la folie quand résonnent les pleurs des innocents ? En se racontant des histoires... Absurdes, belles, d'amour, mensongères... N'est-ce pas là le propre de l'humanité, et finalement le meilleur moyen de la garder ? # écrit le 29 Janvier , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Un pur moment de bonne humeur 9/10 Rosemary Lovelace écrit des romans à l'eau de... Rose, oui, comment vous savez ? Cinq-cent-quarante-sept (de mémoire) au compteur , je suis à la fois jaloux, admiratif et effrayé... Seulement, voilà : la rose se fane™. Que faire pour retrouver le succès ? En écrire un cinq-cent-quarante-huitième, pardi, et c'est ce que l'autrice s'emploie à faire devant nous, nous contant au fil de son inspiration régulièrement alimentée en carburant (non, pas du sans plomb , on se rapprocherait plus de l'éthanol...) la vie d'une jeune fille un peu naïve (qui a dit cruche ?), rejetonne d'une famille aussi bourgeoise que dans la dèche. Un scénario que ne renierait pas Harlequin (non, pas le personnage). Chaque étape de ce parcours pour le moins chaotique est l'occasion pour la comédienne de pousser la chansonnette, accompagnée en cela par une pianiste aussi talentueuse au clavier que pour donner la réplique. J'ai trouvé, en effet, que le duo fonctionnait à merveille, tant sur les nombreux passages musicaux que dans les moments de jeux entre les deux, les petites piques qu'elles s'envoient et qui font mouche avant que Rosemary ne se remette à sa machine à écrire d'un autre âge, accessoire qui ne nous laisse pas soupçonner la maîtrise d'un vocabulaire très " Web 2.0 " démontrée dans l'une des dernières chansons, particulièrement savoureuse. Beaucoup de textes sont ainsi truffés de jeux de mots truculents. J'adore. On ne voit pas le temps passer, je ne saurais même dire quelle a été la durée du spectacle, mais je peux dire que c'était un pur moment de bonne humeur, du genre qui fait du bien ! # écrit le 11 Janvier
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