Ses critiques -D'une folle virilité ! 10/10 L'espace d'un One-Man-Show (Dieu que le temps passe vite avec Alexandre Ramires !), cet Artiste facétieux balaye heurs et malheurs quotidiens de tous, qu'ils soient hétéros, homos, hommes, femmes ou parents. Il se dit "beauf", que nenni ! S'il l'est, où diable me situé-je ? Il n'aime pas être mis en cage, en case, et passe de l'une à l'autre avec une virtuosité vertigineuse, n'étant jamais là où on l'attend, brouillant les pistes pour mieux bluffer son public ! Puis, au détour d'une blague, alors que personne n'y est préparé, il y a cette larme qui coule, étrangle les rires, noue les gorges, et donne à la prestation d'Alexandre Ramires, une intimité, un véritable lâcher-prise sans filet, sorte d'ultime offrande à son public ! Du très grand Art ! Jean-Philippe FRESNOY # écrit le 01/03/19
| -On en redemande ! 10/10 Olivier Guedj apparaît sous un tonnerre d'applaudissements, face à un (son) public conquis d'avance. Je me pâme ! Il est à quelques mètres de moi, je pourrais le toucher. Ce sera pour plus tard... Aussitôt, ce bon et beau petit diablotin se saisit des spectateurs pour ne plus les lâcher. La prise est ferme mais douce, et s'y abandonner frôle l'extase. Il parle de nos maux quotidiens avec ses mots à lui, alliant à une gestuelle affective et étreignante un délicieux accent à la saveur méditerranéenne. Tous ses muscles sont en mouvement ! Il ne parle pas qu'avec la bouche, ce qui serait normal pour un dentiste, mais aussi avec son corps tout entier, moyen d'expression aux multiples combinaisons. Il faut le voir allant et venant de la cour au jardin, l'oeil facétieux, le doigt pointeur, interpellant directement certains spectateurs, et ce, pour le plus grand plaisir de tous. Quelques couples se souviendront longtemps du feu des projecteurs, et surtout de sa faconde ! Touchant, attachant, émouvant, très drôle, charmeur, beau (soupirs !!!), il sait doser avec subtilité ses effets comiques, les rendant ainsi plus percutants. Mais le temps finit toujours par nous rattraper. Déjà, l'heure est venue de quitter la scène et cette parenthèse apaisante, pour retrouver le sombre quotidien 😭 Qu'importe cher Olivier Guedj, nous nous reverrons 😘 Jean-Philippe. # écrit le 21/02/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Le Bien Aimé... 10/10 En premier, il y a ces déversements de haine, d'égouts, de dégoûts, ces défécations verbales qui clouent au pilori, condamnent, damnent, vouent aux gémonies, ces torrents d'abominations qui culpabilisent, torturent et jettent le doute dans l'esprit de ceux qui n'eurent pas l'heur de naître dans un foyer ouvert aux amours différentes, ces actualités que l'on eût crues d'un autre temps, ces déclarations pestilentielles qui refont surface à espaces réguliers, tels des reflux gastriques nauséeux et peuvent pousser l'Âme à fuguer... Puis, enfin, vient l'apaisement ! D'une voix douce et stable, de celles qui ont connu, vécu et vaincu, Julien Grassin nous conte son histoire, son parcours affectif de garçon pas comme les autres qui, pour se conformer au diktat socio-familial, emprunta un chemin qui n'était sa Voie juste mais celle de la déraison, du fourvoiement. Pétri d'interrogations muettes, sentant, mais réprimant au plus profond de lui cette petite voix qui le sommait d'avouer, de s'avouer l'indicible, il survivra plusieurs années, prisonnier d'une cage hétérosexuelle dont lui seul possédait la clé, avant qu'il ne fasse, à la faveur d'une rencontre nucléaire, céder la chrysalide qui allait lui révéler au grand jour sa véritable Nature affective. Sous combien de fourches caudines devra-t-il passer pour ce droit au bonheur "d'être"... Touchant, le ton juste, parfois cru, Julien évoque ce pas à pas qui le conduisit à la délivrance, à une douloureuse mais salvatrice naissance aux forceps : tu accoucheras dans la douleur ! Il se raconte comme l'on conte, et, à certains moments, on en oublierait presque que tout est vrai, que rien n'est inventé. Mais pour une histoire dont l'issue est heureuse, combien d'autres ont sombré dans les abîmes de la désespérance ? Lui s'en est sorti ! Indemne ? Pas sûr ! Transfiguré ? Très certainement ! Une confession qui mérite d'être vue et revue pour en apprécier la "substantifique moelle"... # écrit le 16/01/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| Danse contemporaine: Tutu -Un TUTU pas comme les autres! 10/10 Un Tutu pas comme les autres... Parler de ce Tutu-là n'est pas chose aisée ! Il faudrait revoir le spectacle à de multiples reprises pour en capter toute l'essence et en "extraire la substantifique moelle". Tout a été dit sur ceTutu-là, et bien mieux que je ne saurai jamais le faire. Aussi, est-ce avec mes mots que je vais en livrer mon ressenti et mon trouble. Nul besoin de rappeler la rigueur quotidienne qu'exige la danse, l'ascèse qu'elle impose à ceux qui en ont fait un Art de vivre et qui donnent tout à cette maîtresse exigeante ! Ce Tutu-là, ces Tutus-là devrais-je dire, sont avant tout six danseurs, six corps superbement et différemment sculptés selon qu'ils sont issus du classique ou du contemporain, six acteurs et mimes, facétieux, drôles, provocants, touchants et poètes par le geste et la posture, troublants par les phéromones qu'ils dégagent et génèrent chez le spectateur en apnée, bluffants par la facilité qu'ils ont de donner vie à leurs personnages. Jamais ridicules, toujours crédibles, ils imposent leur virilité à des atours ordinairement réservés à la gent féminine; dans la danse comme en grammaire, c'est le masculin qui l'emporte ! Dieu qu'un garçon est beau quand il fait les pointes ! Dieu qu'un homme est séduisant quand il porte ce Tutu-là ! Si ce n'était déjà fait, je vendrais volontiers mon âme au Diable pour prendre certaines jambes à mon cou... # écrit le 24/04/16
| -Des mots sur mes maux... 10/10 Il est des Œuvres qui vous happent et vous absorbent aussi puissamment qu'un trou noir. " Les anciennes odeurs " sont de celles-là ! Je n'en ferai qu'une recension autocentrée, car cette pièce, semble, en partie, n'avoir été écrite que pour moi. Une sorte de mise en abîme. Dès les premières minutes, les confessions de Luc me harponnèrent douloureusement là où je m'y attendais le moins, me renvoyant à une actualité familiale avec la cruauté de mots, que, moi aussi, j'utilise à mi-voix. Ses peines sont les miennes, ses sombres errances dans les couloirs alambiqués de la sexualité ressemblent étonnamment à mes propres déambulations, à la fois excitantes, désespérées et désespérantes, troublantes à l'excès, nécessaires mais totalement dispensables, attirantes mais repoussantes, à l'image de cette drogue dont on ne peut se repaître et qui laisse un arrière-goût d'amertume, voire de dégoût. Une fois le désir assouvi, une nausée s'installe, rapidement dissipée par l'indispensable douche purificatrice ! Les Êtres se croisent, se mêlent et s'emmêlent, pas une parole n'est prononcée, que ce soit avant ou après, à peine quelques râles pendant, car seuls les corps parlent. J'ai retrouvé dans son récit à fleur de corps, mes anciennes odeurs de sperme et de sueur. Qu'importe le flacon... Jean-Marc est ce que l'on pourrait appeler un écrivain " vexé ", non reconnu, donc, inconnu, impitoyablement rejeté par tous les comités de lecture, et ce, malgré un indéniable talent dans la forme. Quant au fond, Dieu qu'il est chiant ! Claque théâtrale magistrale pour celui (votre serviteur) qui, depuis trop longtemps, tente vainement de faire sortir de l'ombre des épanchements pseudo-analytiques, laborieusement couchés sur papier. Même besoin d'être aimé et reconnu, que ce soit dans le privé comme dans le public. Jean-Marc est raisonnable (trop ?), je suis constamment dans l'excès, et pourtant, nous nous ressemblons comme deux frères jumeaux, puisque nos quêtes sont similaires. De sa plume, il émane une ancienne odeur d'encre et de buvard, que mes palpitantes narines ont reconnu... Étrange sensation que celle d'être à la fois public et acteur, sur scène et dans la salle ! Mon " retour " n'est pas une critique au sens noble du terme, mais un simple ressenti épidermique que Yannick Debain et Erwan Berreni voudront bien me pardonner. # écrit le 01/02/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
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