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One man show: Jean-Jacques Vanier dans A part ça, la vie est belle

-Portée philosophique
La perfection suscite parfois des témoignages rapides : "rien à redire"... "A part ça, la vie est belle" n'est pas parfait : dommage ou plutôt tant mieux, car il serait dommage de récompenser un tel talent d'un laconique 10/10. Oui, c'est la note que j'inscrirai sur la portée philosophique de M. Vanier. Vers la moitié de cette heure et demie passée en sa compagnie, j'ai commencé à rentrer dans sa métaphysique, savourant la construction savante de son monologue, repérant avec bonheur ce qui, au premier coup d'oreille, peut sembler n'être qu'une simple digression à but comique, alors qu'en fait il s'agit d'un élément qui prendra toute son importance dans l'emballage final. Puisque la comparaison avec son précédent spectacle "L'envol du pingouin" est inévitable, j'affirmerais que le thème général et son traitement sont encore plus finement réfléchis dans "A part ça, la vie est belle". Certains passages ont même failli creuser le sillon de l'émotion sur ma joue, qui n'avait pourtant pas connu pareille irrigation depuis la mort de King Kong. Autre grille, autre méthode d'évaluation. S'il faut bien sur toute partition indiquer les bémols, c'est au niveau de la portée comique que j'indiquerais ces signes d'altération qui abaisseront forcément d'un demi-ton la petite musique de Jean-Jacques Vanier (en tout cas pour les mélomanes avertis, ceux qui furent témoins de son précédent opus). C'est vrai, on rit un petit moins que pendant "l'envol du pingouin". Mais, pour reprendre le résumé du spectacle (par ailleurs, le plus beau résumé de spectacle jamais écrit, rien à voir avec les "si vous avez manqué le début..." de Télé 7 Jours), "on rit beaucoup, ça va de soi". Et si, pour votre bonheur, vous ne connaissiez pas cet interprète, réjouissez-vous de la possibilité de le découvrir sans délai dans la belle salle de l'Européen. Sous la baguette du maestro, vous ferez tous vibrer de concert vos cordes vocales avec une régularité métronomique (un rire franc toutes les deux minutes, pour ceux qui seraient sensibles à ce genre d'argument). Pour terminer, un conseil trivial pour apprécier pleinement le concerto du ténor Vanier : si vous voulez de la place pour vos jambes... arrivetto !
# écrit le 05/11/04