J’ai connu l’occupation allemande en France. Le spectacle L’Amant d’un jour m’a émue et j’ai retrouvé, entre autres souvenirs, l’explosion physique de joie des bals de rues de mon adolescence, après la libération, qui se déroulaient dans mon quartier depuis la Place de la Sorbonne, la Place Saint-Germain des Prés et la Place de Rennes devant l’ancienne Gare Montparnasse. Ce spectacle évoque subtilement ces temps forts de drames sentimentaux douloureux des périodes de guerre et de danses qui libèrent tant d’émotions. J’ai apprécié l’expression physique des acteurs et l’original support musical de chansons qui m’ont marquée à l’époque plus que je ne l’aurais pensé. Ce qui est étonnant, c’est que, grâce à la sensibilité des acteurs, j’ai été plongée dans une atmosphère que j’ai connue, communiquée par un groupe de jeunes qui n’ont pas vécu cette période. C’est pour moi une superbe symbiose de réflexion, de création, d’hommage musical, de travail physique et de capacité puissante de suggestion. Françoise Cottenceau, née à Paris en 1931. # écrit le 13/05/04