Un trio de jeunes comédiens talentueux surfent en ce moment sur les planches ténues de la Boca. De vague à l’âme en état d’âme, les bonnes surprises s’enchaînent au rythme de situations scabreuses et indécises qui cinglent, non sans esprit et ironie, les contours de cette comédie grinçante. Les rêves éveillés et décalés de Marie se confondent avec justesse aux terribles réalités d’une vie artistique incertaine. Mike, l’écrivain maudit et Guillaume, le pianiste désabusé, nous entraînent sur les chemins d’une amitié fraternelle que la belle Marie, par sa présence charismatique, va quelque peu égratigner. Et si Marie sait nous émouvoir par son talent et sa beauté, Mike et son complice nous enchantent en distillant ça et là tous les arts subtils des meilleurs comédiens. Cette pièce, à l’introduction et au dénouement surprenant, mise en scène par Florence Thielland, ne peut que conforter l’adhésion d’un public dévoué au Théâtre et sans lequel, la réalité, est-il besoin que je le dise, serait plus cruelle encore. # écrit le 09/11/04